La page en breton du Télégramme : du nouveau
Le quotidien annonce à la une une série sur l'enseignement du breton dans sa page "Spered ar vro" [Les particularités de la région]. On découvre effectivement à la page 40 le portrait de Sterenn Le Brun, une jeune institutrice qui prend aujourd'hui même ses fonctions à l'école bilingue publique d'Elliant : et c'est son premier poste de professeur des écoles, pour l'ouverture d'une nouvelle classe de surcroît !
Elle n'est pas du tout stressée pour autant : elle a elle-même fréquenté l'école bilingue publique de Lannion. Après deux ans de formation à l'ESPE de Saint-Brieuc, elle a anticipé et passé une bonne partie de ses vacances à préparer sa rentrée. Mais comme cette page en breton est hebdomadaire, il faudra attendre jeudi prochain pour découvrir le 2e article de la série. On voit aussi par là les choix rédactionnels du Télégramme : il cible de toute évidence un lectorat sensible à la question du devenir de la langue.
Anna Quéré quitte France 3 Bretagne
Ce qu'il y a de nouveau avec cet article, c'est l'apparition de la signature d'Anna Quéré. La rumeur en circulait depuis plusieurs jours, et la rédaction le confirme par un papier en français en bas de page : elle remplace effectivement Gilles Pennec pour la rédaction de la rubrique en langue bretonne du Télégramme. Ce dernier l'aura tenu pendant huit ans, en fournissant pas moins de 400 portraits au journal. C'est un bail, et une belle production. Il s'en va donc vers d'autres horizons.
Ce que Le Télégramme ne dit pas, c'est qu'Anna Quéré quitte en même temps France 3 et le service des émissions en langue bretonne auquel elle collaborait depuis qu'elle avait été étudiante à Brest : je l'avais engagée à l'époque pour une collaboration à temps partiel au journal "An taol-lagad" sur France 3 Iroise. Puis elle avait rejoint l'équipe du magazine "Red an amzer" à Rennes, et avait été recrutée il y a une petite quinzaine d'années comme journaliste.
Elle s'était déjà mise en disponibilité il y a quelque temps et elle confirme ainsi son départ de la chaîne régionale. Elle compte maintenant travailler en free-lance en presse écrite, en particulier pour des magazines tels que "Sciences humaines" dans lequel devrait paraître en octobre un article d'elle sur l'apprentissage du français par les migrants.
Elle ne sera pas seule à écrire en breton pour Le Télégramme, puisqu'elle va fonctionner en binôme avec Dewi Siberil (et qui lui aussi change d'orientation). Par ailleurs, Ronan Larvor, à la rédaction quimpéroise du journal, alimente toujours la page avec diverses informations sur l'actualité de la langue bretonne.
L'article d'aujourd'hui est fluide et agréable à lire. Il décrit bien le parcours et les préoccupations d'une institutrice découvrant sa première affectation. Il est bien rédigé, si ce n'est la présence d'un calque du français, par inattention sans doute : le mot "bloavez" n'est pas féminin en breton comme "année". Mais comme je ne suis ni enseignant ni correcteur de presse, je ne retirerai aucun bon point à l'auteur pour cette rentrée, je ne pouvais pourtant pas ne pas te le signaler, Anna !