Le sondage sur les langues de Bretagne intéresse toujours
La presse et les médias continuent d’en parler.
Le quotidien Le Télégramme a ainsi publié hier dans sa page hebdomadaire en langue bretonne l’interview que m’avait demandée Anna Quéré sur les principaux résultats de l’enquête, mais pas que… J’ai insisté notamment sur le fait que les tranches d’âge de 60 ans et plus représentent désormais près de 80 % du total des bretonnants en Basse-Bretagne. Comme l’enquête ne prend pas en compte les scolaires bilingues de moins de 15 ans, les locuteurs de 15 à 59 ans ne sont plus bien nombreux : il y en a moins de 40 000 en tout et pour tout, alors que les plus de 60 ans représentent une population de 140 000 personnes (voir message ci-dessus). C’est une évolution lourde de conséquences pour l’avenir. L’interview évoque aussi la pratique du gallo.
Anna Quéré m’a également demandé pour quelles raisons a été réalisé ce nouveau sondage et à quoi servent donc les sondages sur les usages de langues. Pour une raison bien simple. Leur intérêt principal est qu’ils permettent d’évaluer périodiquement, non seulement le nombre de locuteurs de telle ou telle langue, mais aussi les pratiques concrètes, ainsi que de comprendre ce que représente les langues concernées pour ceux qui les parlent comme pour ceux qui ne les parlent pas. On peut ainsi mieux appréhender les usages comme les attentes des uns et des autres en la matière. Les collectivités comme les administrations concernées et comme tout un chacun peuvent ainsi disposer d’une photographie de cette réalité sociale que représentent les langues parlées sur un territoire donné. Et il est essentiel que ces données soient mise à jour périodiquement.
Pour l’instant, il vous faut vous reporter à la version papier du Télégramme datée du 1ernovembre pour prendre connaissance de l’interview. Elle devrait être mise en ligne d’ici quelques jours sur le site du journal.
Une autre restitution du sondage est accessible sur un nouveau site en langue bretonne, au nom de Dispak, que l’on pourrait traduire par "rendre visible ce qui devrait aller de soi". Le billet est signé de Fulup Jakez, connu comme étant le directeur de l'Office public de la langue bretonne et qui a siégé à ce titre dans le Comité technique chargé du suivi de l'enquête. Il pose en titre la question de la variation nombre de locuteurs entre la précédente enquête de 1997 et celle de 2018 : "stabil or not stabil ?" Autrement dit : "stabilité or not stabilité ?" Bonne question.
C'est aussi, en d'autres termes, l'interrogation de Dewi Siberil sur Brezhoweb : il est tout de même étonnant, se demande-t-il, que le nombre de bretonnants n'ait pas régressé en dix ans. Son billet de 4 minutes (et un peu plus) détaille les principaux acquis de l'enquête réalisée par TMO Régions à la demande du Conseil régional de Bretagne, en plusieurs plateaux multisites et à l'aide d'une infographie soignée. Je précise que la chronique est sous-titrée en français.
Je reviendrai prochainement sur ces différents questionnements.