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Le blog "langue-bretonne.org"
13 janvier 2011

Les traducteurs vivent l'aventure des langues

Pajennou_BreizVous ne connaissez pas "Pages de Bretagne" ? Ce n'est pas vraiment surprenant, parce que ce périodique (comment l'appeler autrement ?) ne paraît que tous les trois mois et qu'il ne tire qu'à 2 350 exemplaires. Mais si vous aimez les livres et si vous voulez vraiment savoir comment ils s'écrivent et se publient, vous devriez le lire.
À la une du numéro 24 qui vient de paraître, le portrait séduisant d'une auteure qui se dit toujours surprise que… quelqu'un a lu ses livres ! Laure Morali vient de passer plusieurs semaines en résidence d'écrivain au sémaphore de l'île d'Ouessant. D'origine lyonnaise, elle vit au Québec : la Bretagne lui manque quand elle est là-bas. "La mer est ma maison d'enfance", affirme-t-elle. Le film est pour Laure Morali est le complément de l'écriture. Après avoir consacré une thèse à la littérature améridienne, elle a tourné plusieurs documentaires sur les Inus. Elle publie ici et là-bas, ce qui n'est pas toujours facile.
La Bretagne est-elle terre de traducteurs ? C'est en tout cas le dossier de "Pages de Bretagne" qui donne la parole à six d'entre eux. Ils ou elles connaissent le portugais, le serbo-croate, l'anglais ou l'espagnol. Traduisent de la poésie, des livres jeunesse ou des romans noirs américains, ou encore des textes mayas ou tsotsil. Disent qu'il n'est pas toujours simple de mettre sa plume au service de quelqu'un d'autre ou de vivre "ce mouvement de va-et-vient entre le texte original et la traduction en train de se faire." Tous ces traducteurs et traductrices participent à leur manière à l'aventure des langues. Ce qui est quelque peu inattendu quand même est qu'ils se définissent parfois comme des bilingues frustrés : c'est la frustration de ne pas connaître le breton "qui m'a poussé vers l'anglais," dit l'un d'entre eux.
Ce qui est assez époustouflant, mais pas si surprenant quand on y pense, c'est justement que les traducteurs non littéraires représentent 90 % de la traduction dans le monde et que 95 % des traducteurs travaillent sur la langue anglaise. On en forme tant à Brest qu'à Rennes et ils ne connaissent pas le chômage. Je comprends mieux que la traduction littéraire soit perçue comme "un combat pour la visibilité". On traduit aussi en breton, des livres scolaires notamment, et dans un article lui-même rédigé en breton Jean Le Clerc de la Herverie expose toutes les subtilités à prendre en compte pour une telle tâche.
Les traducteurs interviewés dans "Pages de Bretagne" sont : Mireille Robin, Jean-Yves Le Disez, Cristina De Melo, Stéphanie Carn, Rose-Marie Vassallo, Nicole Laurent-Catrice.
À lire également dans ce même numéro, des portraits d'illustrateur, de photographe et de lecteur. Ce dernier est l'universitaire Stefan Moal, qui pense, lit et écrit indifféremment en français, en breton ou en anglais. En français, il apprécie "une langue châtiée, un peu archaïque". En breton, il recherche "la justesse du parler populaire." En anglais, il préfère une "prose en prise directe avec la réalité." Les attentes par rapport à la langue sont à chaque fois différentes.
"Pages de Bretagne" est publié par l'EPCC "Livre et Lecture en Bretagne." Le rédacteur en chef n'est autre que Gérard Alle. Quelques petits détails : il est dommage que tous les articles ne soient pas signés. On ne comprend pas toujours bien par ailleurs pourquoi c'est quelquefois l'auteur d'un article qui se trouve en photo, alors que celui dont on parle ne l'est pas. Le périodique est gratuit. Les numéros antérieurs sont disponibles au téléchargement. Ce serait bien si le dernier numéro était mis en ligne en même temps qu'il est diffusé en version papier.
Le site de Livre et Lecture en Bretagne : http://www.livrelecturebretagne.fr/
Pages de Bretagne : contact
Le carnet de bord sonore et visuel de Laure Morali à Ouessant, sur son blog : http://www.bookbeo.com/LaureM

Commentaires
A
Pour info, ce livre est celui de l'auteur Kazmend KAPLLANI avec pour titre "ΜΙΚΡΟ ΗΜΡΕΡΟΛΟΓΙΟ ΣΥΝΟΡΩΝ", traduction: "Petit Journal des Frontières" aux éditions LIVANI (ΛΙΒΑΝΗ).<br /> <br /> Le livre a pour sujet, les péripéties d'un jeune Albanais qui lors de la traversée de la frontière albano-grecque lors de la chute du régime Albanais 1991. Ce voyage est une expédition riche en rebondissement et en émotions.<br /> Le livre ici (site en grec) http://www.livanis.gr
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A
Très intéressant article Mr Broudic sur les traductions. Je fais le lien directement avec un livre que j'ai particulièrement apprécié,vivant, contemporain sur le fait d'être émigré. Rédigé en grec, il vient d'être traduit en Polonais,danois et anglais (enfin).<br /> Dans l'espoir un jour de le voir en breton ( ;-)
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F
Je suis très touchée par le fait que vous ayez répertorié cet article sut votre blog.  Permettez-moi de vous donner l'adresse du mien, où vous pourrez découvrir des extraits de mes livres, références à mes films et des inédits :<br /> http://lauremorali.blogspot.com/<br /> Message reçu ce matin de L. Morali.
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Le blog "langue-bretonne.org"
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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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