Conférence à l'UTL Sud-Goëlo : Quand il était interdit de parler le breton à l'école…
Jean-Pierre Vidaman, le dynamique animateur de l'UTL (Université du temps libre) du Sud-Goëlo, m'a invité à intervenir mardi 28 mars à Étables-sur-Mer, dans le cadre des conférences qu'organise l'UTL. Cela se passera à la salle du Korrigan, dans le centre-bourg, à compter de 14 heures 30. Le sujet dont nous avons convenu concernera la relation complexe entre la langue bretonne et l'école à travers l'histoire.
L'interdiction du breton à l'école
Pour la première fois, le nombre d'élèves scolarisés dans les écoles bilingues a dépassé le cap des 17 000 inscrits à la dernière rentrée : ils font donc leurs études à la fois en français et en breton. Il n'en a pas été toujours ainsi. Qui n'a pas entendu dire qu'on n'avait pas le droit, jusque vers les années 1950, de parler le breton à l'école ? Ceux qui le faisaient se voyaient parfois attribuer le symbole – un objet en forme de sabot – et étaient punis à la fin de la journée. Ces pratiques d'un autre temps ne concernaient pas tous les enfants, mais elles sont attestées en Basse-Bretagne à partir des années 1830, et ailleurs : dans les pays occitans, au Pays basque, en Alsace…
Cette conférence se propose de faire le point sur une histoire mal connue et qui a suscité pas mal de débats et de polémiques : l'interdit de la langue première (autrement dit, la langue maternelle) à l'école. Mais c'est la cour de récréation plus que la classe qui apparaît comme le lieu stratégique où les élèves devaient se surveiller eux-mêmes et repérer celui qui parlait le breton pour lui remettre le fameux symbole. On peut aujourd'hui analyser l'ampleur de ce phénomène et inventorier les objets symboliques qui ont été utilisés, ainsi que les réprimandes qui ont été infligées aux enfants. On peut enfin analyser le comportement des inspecteurs et des instituteurs tout comme la réaction des élèves et celle de leurs parents.
Le plus surprenant de cette histoire est que ces pratiques remontent à l'université du Moyen-Âge (qui imposait aux étudiants de ne parler que le latin) et qu'elles perdurent aujourd'hui en diverses parties du monde.
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