« L’idéologie bretonne » : quand le sociologue André Rousseau questionne l’identité
Le livre est sorti en janvier. On en parle, à ce que je crois savoir, mais je ne vois nulle part jusqu’à présent ni présentation ni recension. Il est vrai qu’après Arthur de La Borderie, Jean-Yves Guiomar, Yannick Guin, Françoise Morvan, Ronan Le Coadic, Georges Cadiou, Jean-Yves Le Boulanger et combien d’autres, on peut penser que tout a déjà été dit et écrit sur l’histoire de la Bretagne et singulièrement sur ce qui fait ici la singularité de cette histoire, ce mouvement breton à multiples facettes qu’on appelle l’Emsav. Eh bien, non. Dans cet ouvrage, André Rousseau prouve aisément le contraire.
- Ci-dessus : Le sociologue André Rousseau. Photo FB, comme toutes les autres de ce post, à l’exception de celle créditée par ailleurs.
Dans chacune des parties de son livre, il développe sa réflexion sous la forme de triades qu’on pourrait dire celtiques. De la part d’un chercheur originaire du Nord (lire sa biographie en bas de page), c’est plutôt inattendu. Dans la première partie, par exemple, il analyse les trois piliers de l’idéologie bretonne que sont le peuple, la nation et la culture. Et il le fait selon trois modes différents : le laudatif, le polémique et l’exclamatif. Il s’en explique justement dans l’interview qui suit.
Ce qui compte dans cette affaire, c’est le regard. Celui d’André Rousseau est incontestablement neuf et pénétrant. Ce ne sont pas les Lettres persanes de Montesquieu, mais un travail de sociologie critique de la part d’un chercheur qui a déjà ausculté la crise du catholicisme des années 1960 et 1980 et qui cette fois essaie de comprendre les tenants et aboutissants des combats que ne cessent de mener, pas uniquement le mouvement breton, mais les Bretons de manière générale. Il fait découvrir ou redécouvrir des textes et des faits déjà connus pour une part, mais pas que, mais avec une nouvelle grille de lecture qui ne produit pas du tout les mêmes résultats.
Un livre qui va réjouir les uns et en exaspérer d’autres
Il y a assurément par-ci par-là quelques erreurs factuelles. Il connaît par contre la sociologie par cœur. André Rousseau cite toujours ses sources et l’intérêt de sa démarche est qu’il met les discours que l’on entend sur la Bretagne à l’épreuve des connaissances établies.
- Il peut dès lors proposer une définition de l’idéologie bretonne comme étant tout simplement, depuis près de 180 ans, « un ensemble d’idées, de visions et d’images présentées comme des ‘valeurs’ ou de certitudes » qu’il entend discuter.
L’ouvrage est assez dense, c’est vrai, mais il se lit aisément et le récit reste fluide de bout en bout. L’auteur insiste par ailleurs sur sa sincérité : il n’a pas écrit ce livre, dit-il, ni pour dénigrer les Bretons ni pour snober le passé de la Bretagne. Son but est de comprendre « comment et pourquoi ces discours sont tenus pour des évidences et soutiennent émotions et motivations ». Et il appelle de ses vœux à une réflexion sereine sur le sujet. Ce qui fait qu’il va réjouir les uns, mais ne devrait pas manquer d’en exaspérer d’autres, de générer quelques discussions aussi.
L’interview d’André Rousseau sur « L’idéologie bretonne »
Voici donc sur le blog www.langue-bretonne.org l'interview d’André Rousseau sur son livre.
Fañch Broudic : Comment en êtes-vous venu à considérer les thèses de ce qu’il est convenu d’analyser le mouvement breton ou l’Emsav comme une idéologie bretonne ? Et pourquoi ce titre au singulier, alors qu’une militante UDB de mes connaissances me faisait remarquer spontanément qu’il aurait été plus approprié de parler des idéologies bretonnes au pluriel ?
André Rousseau : Le sens commun d’« idéologie » est devenu « idées politiques », au sens historique du terme. À la fin de la Révolution et après la Restauration, on parlait d’idéologie et d’idéologues. La Borderie employait « l’idée bretonne » et ce mot a été repris par Daniel Le Couédic dans son étude sur les architectes bretons. Au sens fort du terme, l’idéologie était devenue le fait de « brasser des idées politiques, », pas d’appartenir à une obédience politique. Marx a donné toute sa force au terme avec « L’idéologie allemande ». Je m’en suis inspiré, si je puis dire, pour titrer mon livre. L’idéologie allemande est une critique de la façon dont les jeunes disciples de Hegel pensaient le politique, qu’il trouvait idéalistes.
Bretons par nature et Français par hasard…
FB : « L’idéologie bretonne » est-elle alors un calque de « L’idéologie allemande » ?
AR : Oui. Et de Louis Dumont, qui reprend le titre de L’idéologie allemande en 1991 et dit quelque part ce qui a attiré mon attention quand il étudie l’émergence du nationalisme en Allemagne. Les Allemands disent : nous sommes Allemands par nature et dans l’Empire austro-hongrois par hasard historique. Pas mal de Bretons du mouvement breton diraient : nous sommes Français par hasard historique, Bretons et même Celtes par nature.
FB : Est-ce que du coup votre livre se situe dans la continuité de l’analyse critique de cette idéologie par des auteurs comme Jean-Yves Guiomar dans « Le bretonisme », Yannick Guin dans son « Histoire de la Bretagne de 1789 à nos jours », ou même dans « Le monde comme si » de l’essayiste Françoise Morvan ?
AR : J’en ajoute un quatrième, par lequel je commence, c’est Renaud Dulong que j’ai fréquenté. « La question bretonne » est un livre de 1975, très bien construit, il n’a peut-être pas été beaucoup lu dans les milieux bretonistes ni même à l’UDB. Françoise Morvan a joué le rôle de lanceur d’alerte. Je l’ai lue à sa parution, et je me suis dit il y là quelque chose, mais la façon dont elle le disait me semblait conspirationniste, ne cachant pas sa détestation. Si elle déteste, c’est qu’il y a un problème, mais quel est le problème ?
Jean-Yves Guiomar est probablement celui qui m’a le mieux éclairé et permis de prendre du recul par rapport au marxisme un peu corseté de Yannick Guin et de Renaud Dulong, en m’éclairant sur ce qu’avait été la naissance du mouvement breton. Chez Guiomar, j’ai découvert qui avait lancé cette idée, dans quels milieux, à quelles fins et en quoi ça consistait. Ce qui est en sociologie la base pour commencer à réfléchir.
À l’origine, il y a le milieu aristocratique, largement, l’Église assez fortement, avec des tendances différentes, à la fois le traditionalisme de Lamennais, mais aussi des prêtres réfléchissant à la culture, un clergé cultivé détenant la mémoire de la langue. Ce n’est pas pour rien que Ronan Calvez écrit quelque part qu’à une certaine époque Rome était la capitale de la Bretagne. Linguistiquement, ça se défend. Il me faisait découvrir également à quelles fins ils le faisaient, le degré d’hostilité vis-à-vis de la France et le degré d’imagination d’une autre Bretagne qui était encore à préciser. Ce que j’appelle le second mode de l’idéologie bretonne, le mode polémique des nationalistes de l’entre-deux-guerres.
Dans l’identité bretonne, il y a quelque chose d’exceptionnel…
FB : J’aimerais savoir qui sont les producteurs d’identité, dont vous cherchez à vous démarquer pour ne pas réitérer un récit déjà entendu. Est-ce pour vous différencier de la profusion d’ouvrages qui paraissent désormais sur cette thématique-là ?
AR : Pourquoi je fais différemment ? La première partie est structurée sur les trois modes d’existence de l’idéologie bretonne : le laudatif, le polémique et l’exclamatif. C’est-à-dire la façon de parler de la Bretagne, de la mettre en scène et de la présenter comme un bien indispensable à valoriser. J’ai tenté de ne pas faire une histoire linéaire, mais de bien différencier ces trois façons de parler de la Bretagne.
Il n’y a pas une genèse : chez Jean-Michel Le Boulanger et bien avant lui chez Ronan Le Coadic, l’histoire est linéaire : à un moment les Bretons ont été écrasés, ils n’avaient pas conscience de ce qu’ils étaient, puis ils l’on redécouvert. C’est devenu le miracle breton et maintenant tous les Bretons ont une identité bretonne ‑ je simplifie à peine. Ce que je trouve paresseux. On ne sait ni qui a fait ça ni comment ça s’est diffusé. On ne saura jamais ce que Le Coadic met sous le terme d’identité, alors que c’est un terme extraordinairement complexe.
Le philosophe Claude Romano vient de sortir là-dessus un livre qui n’est pas du tout un roman et qui renouvelle la question. Dans la famille de la philosophie, c’est un phénoménologue : après avoir écrit sur la question d’être soi, il travaille là sur l’authenticité, l’identité et l’ipséité. Sa critique est qu’on baptise ‘bretonne’ une identité que lui appelle numérique, c’est-à-dire le fait d’être Breton parce qu’on est né en Bretagne. On calque là-dessus, non pas une mythologie, mais l’idée qu’il y a dans l’identité bretonne quelque chose d’exceptionnel, de riche, de complexe. En réalité, on est tout simplement en train de parler du fait que les gens sont Bretons. Lui trouve que c’est décrire l’ego, le sentiment d’être soi. Mais être soi c’est une donnée anthropologique, ce n’est pas une donnée régionale ou culturelle.
Le rôle-clé de Théodore Hersart de La Villemarqué
FB : Mais quel est le sens exact de votre démarche ? Pouvez-vous nous en dire plus sur les trois formes ou les trois modes de l’identité bretonne : le laudatif, le polémique et l’exclamatif ?
AR : Je précise ce que j’ai déjà dit : mon analyse n’est pas linéaire. Ce ne sont pas trois phases qui se succèdent, ce sont trois façons qui, à certaines époques, sont plus accentuées que d’autres. Le laudatif est particulièrement présent à la naissance du régionalisme à l’époque du romantisme. Il existe une histoire, une culture. Et une littérature qui mérite d’être regardée parce qu’elle est une histoire ancienne, qu’elle est belle, qu’elle exprime l’authenticité d’un peuple. On est en plein romantisme.
La Villemarqué joue le rôle de l’aristocrate disant au peuple qu’il n’est pas rien. C’est le personnage clé de cette époque. Je qualifie le rôle qu’il joue : il éclaire le peuple, c’est une vision corporatiste de la société. En tête, il y a des aristocrates dont la mission est d’éclairer le peuple, de l’éduquer, de le sortir de sa misère et de son ignorance, de l’enseigner sur quelque chose qu’il ignore, c’est une tradition et pas encore une culture.
Chez La Villemarqué on retrouve une hostilité franche à ce qu’a fait la France de la Bretagne. Elle l’a achetée en quelque sorte et l’a transformée en dépendance, mise sous sa dépendance. Le mode polémique existe déjà chez La Villemarqué. À l’époque il a 25 ans, c’est un jeune romantique qui parle d’un peuple qui existe, qui est différent, qui est celte. Et qui en veut, mais sur quel mode ? Comme tous les écrivains régionalistes, Mistral et les autres régionalismes, il veut jouer le jeu de la région contre le monopole parisien de la culture et de l’art littéraire. Son ambition de montrer qu’il y a une littérature bretonne et une langue, c’est essayer de trouver un créneau spécifique, de montrer qu’il est possible d’être original, de s’affronter au leadership parisien de la culture, mais c’est compliqué. C’est vrai pour le provençal avec Mistral et ailleurs, au Pays basque, etc. Voilà pour le laudatif.
Créer dans le peuple une émotion
FB : Vous présentez l’idéologie bretonne en mode polémique comme s’il était question d’une nation authentique à restaurer. Vous avez apparemment été surpris par la dichotomie d’essayistes comme Yvon Ollivier proclamant qu’il n’y aurait de choix qu’entre la catastrophe ou l’indépendance…
AR : Le noyau du mode polémique est là. Il l’accentue par rapport au mode laudatif : nous on est original, on veut le montrer par notre organisation et par notre autonomie. Le mouvement nationaliste breton tel qu’il naît en 1911 veut d’emblée organiser des idées sur la Bretagne pour la changer.
C’est l’essence du mode polémique. Les populistes d’aujourd’hui ont le même schéma. La Faculté des lettres de Brest qui m’héberge quelquefois a connu une occupation d’étudiants pendant quelques jours, en février. Quand on arrivait sur le parvis, il y avait cette phrase populiste au possible : « ce que le peuple obtient il le prend ». Il faut créer dans le peuple une émotion pour qu’il se dresse contre ceux qui l’exploitent. Ce n’est pas du marxisme, c’est du populisme actuel.
Les catholiques bretons dans le régionalisme nationalitaire
FB : Vous êtes convaincu que le champ politique breton est structuré par la question catholique. C’est une des originalités de votre analyse. Mais ce n’est plus vrai aujourd’hui, si ?
AR : Ça l’a été sous toute la IIIe République, c’était encore vrai jusqu’à la Ve. Le centre droit gaulliste prend les rênes de la région bretonne qui est catholique, le catholicisme de la fin des années 50. Les chrétiens-démocrates sont prédestinés à être régionalistes, car c’est une partie de la doctrine sociale de l’Église que de privilégier le niveau local tant qu’il peut subvenir à ses besoins. C’est le principe de subsidiarité dont les régionalistes font grand cas, la droite catholique et républicaine également. Dans le fonctionnement gaulliste, ça a été assez peu réalisé en fait, les députés se transformant en godillots au grand dam des CELIBiens de l’époque qui trouvaient que les élites bretonnes démissionnaient un peu vite dans les mains de de Gaulle après l’épopée du CELIB.
On peut dire ce qu’on veut du remembrement, mais…
FB : J’en reviens au mode exclamatif que vous avez évoqué. Qu’est-ce qui est exclamatif ?
AR : J’en ai eu assez vite l’intuition quand je lis ce qui s’écrit aujourd’hui sur le miracle breton pour reprendre le titre d’un livre bien connu. Dans un autre livre sur les transformations de la Bretagne depuis un siècle, les auteurs abusent du point d’exclamation. Voyez comme c’est beau.
FB : Ce n’est pas vrai ?
AR : C’est vrai. Une précision : je ne suis pas en train de dénigrer, de snober ce qui s’est passé en Bretagne. J’arrive en Bretagne en 1981. La première personne que j’ai rencontrée en cherchant des informations sur la Bretagne, c’est Loeiz Laurent, le directeur régional de l’INSEE à Rennes, qui n’est pas coupable de mépriser la Bretagne. Il m’a éveillé à ce qui s’était passé, notamment dans l’agriculture. Des collègues du CMB où j’ai travaillé pendant vingt ans, notamment sur les crédits aux agriculteurs, m’ont fait découvrir un univers de paysannerie dont je n’avais pas le soupçon. C’est l’une des professions qui s’est le plus remise en cause et qui a transformé la Bretagne par son travail, physiquement. On peut dire ce qu’on veut du remembrement et du type d’agriculture qui s’est développé, mais ça a incontestablement transformé la Bretagne, avec tous les emplois induits dans l’agroalimentaire qui n’existeraient pas si elle ne s’était pas industrialisée, puis merchandisée au point où ils l’ont fait, sans l’agriculture.
- Photo ci-dessus : Manifestation des Bonnets Rouges à Carhaix, 30 novembre 2013. Photo © Julien Ermine, Dalam images. Remerciement au photoghraphe.
Les réactions typiquement bretonnes des Bretons
FB : Si la Bretagne est magnifique, est-ce que ça justifie qu’elle soit considérée comme un peuple à part ?
AR : C’est le lien entre ceci et cela qui m’intéressait. Le mode exclamatif c’est ça : il s’est passé des choses extraordinaires, nous avons fait des choses extraordinaires, on ne l’aurait pas fait si on n’avait pas été Bretons comme on l’est. Un Breton c’est quoi ? C’est quelqu’un qui a le sens du collectif, qui se dresse comme un seul homme n’aime pas trop les autorités qui interfèrent dans ses affaires, qui est ingénieux et explorateur du monde.
On invente une image, un personnage breton. Il suffit de regarder l’histoire des Bonnets rouges. La presse parisienne a dit comme un seul homme : c’est typiquement breton. D’où sortait-elle ça ? Quelle est cette science infuse qui fait qu’on reconnaît l’essence du Breton et de la Bretagne à un certain nombre de manifestations ? On est costumé, on est révolté, ça vient comme une éruption de bouton.
Les socialistes : une nouvelle génération politique à partir des annnées 1970
FB : Vous parlez en même temps de nationalisme culturel, alors que les politiques en faveur des langues de Bretagne ou de la culture bretonne se sont institutionnalisées et que la Région, mais aussi les départements et les communes s’engagent sur des politiques publiques qui n’existaient pas auparavant. Comment l’expliquez-vous ?
AR : Deux remarques. D’où ça vient ? J’évoque le socialisme municipal : on ne peut pas faire la révolution, mais changer beaucoup de choses dans la commune quand on en est maire. J’ai connu ça dans le Nord, à Lille, quand j’étais enfant : on faisait une politique de gauche pour la classe ouvrière, on ne faisait pas la révolution, mais on changeait les choses tant qu’on pouvait, localement, et on devenait populaire. Ça a donné la SFIO et sa longue vie.
Les socialistes aujourd’hui font un peu la même chose et ont enfourché le cheval culturel et identitaire. Pourquoi ? C’est aussi une nouvelle génération politique avec les premières élections des années 70, des gens formés aux sciences humaines, au management, alors que leurs prédécesseurs gaullistes avaient été formés dans les facultés de droit et qu’ils étaient des notabilités déjà par leurs ancêtres. Eux sont sortis du rang, sortis de la paysannerie par des études supérieures et sont inscrits dans le droit fil d’une petite bourgeoisie intellectuelle qui avait fait la révolution culturelle de mai 68. Ils l’ont continué en enfourchant le cheval culturel pour prendre le pouvoir en Bretagne. Ça a pris un certain temps, mais ils l’ont fait complètement.
Culture anthropogique et culture cultivée
FB : La culture ce n’est quand même pas seulement la langue et la culture bretonnes, si ?
AR : C’est quand même ce qui lui donne un support. Quand les bretonistes parlent, on ne sait jamais si’ils parlent de la culture anthropogique ou de la culture cultivée. Le partage est difficile à faire dans ce qu’on voit depuis les années 1960-70. Quand on restaure la langue, le breton réunifié, c’est une création culturelle en quelque sorte. La langue bretonne au sens anthropologique, ce serait des langues. La réunifier, c’est créer une culture. scolarisable parce qu’elle est unifiée, transmissible, et aussi imposer.
La différence mérite d’être faite entre la dimension anthropologique de la culture, c’est-à-dire le tempérament, ce que Siegfried appelait les tempéraments, alors qu’il liait ça quelquefois mécaniquement au sol : le granit est catholique, le calcaire est payen. Distinguer la culture anthropologique et la culture cultivée, transmissible par l’éducation, ça change tout. Là on retrouve ce qui s’est passé en Allemagne. Les Allemands n’emploient pas le mot culture, ils emploient le mot civilisation pour dire qui ils sont. La culrure c’est l’éducation à une civilisation, habiller la progression dans la maîtrise d’une culture savante, enfin enseigner.
- À lire bientôt sur ce même blog : qu’est ce que le nationalisme soft ?
Qui est André Rousseau ?
- Né à Lyon en raison des hasards de la guerre, il a passé sa jeunesse à Hem, petite ville semi-rurale à la lisière de Roubaix et pas loin de la frontière belge : dans un rayon de 80 km, on ne comptait pas moins de 80 usines, avec leurs cheminées et les sirènes du matin appelant les ouvriers au travail. À Hem, il a vécu l’urbanisation du rural. Son ascendance familiale se situe dans la Flandre où l’on parlait le flamand. Ses ancêtres étaient de petits agriculteurs ou des travailleurs agricoles.
- Il est docteur en sociologie de l’Université de Louvain, où il a fait ses études supérieures. Il enseigne la sociologie à l’Institut Catholique de Paris de 1972 à 1981. Il arrive en Bretagne, d’où est originaire son épouse, et travaille comme cadre bancaire au Crédit Mutuel de Bretagne jusqu’en 2005.
- André Rousseau est chercheur associé au Centre de recherche bretonne et celtique (UBO). Il a publié « Pour une sociologie de la crise catholique, France 1960-1980 » en 2015 dans la collection « Lire et Relire » du CRBC.
- Les références de son livre : André Rousseau. L'idéologie bretonne. Entre authenticité et nationalisme soft. Paris, Presses universitaires de France, 2023, 385 p.
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