Le décès d'un éminent cardiologue : le professeur Cabrol avait appris le breton
Toute la presse évoque la disparition du Dr Christian Cabrol, à l'âge de 91 ans. Il avait été le premier chirurgien à tenter une greffe du cœur en Europe en 1968, quelques semaines seulement après la première mondiale du professeur Barnard en Afrique du Sud, puis une transplantation cardio-pulmonaire quatorze ans plus tard. Le corps médical avait été réticent. Mais il fut un précurseur : aujourd'hui on lui est bel et bien redevable d'avoir posé les premiers jalons de la chirurgie cardiaque.
Le professeur Cabrol était originaire de l'Aisne et il avait exercé aux États-Unis avant de revenir à Paris. Il avait une grande proximité avec la Bretagne, puisqu'il avait fait l'acquisition d'une maison dans la presqu'île de Crozon. Dans Le Télégramme, le maire de Crozon, Daniel Moysan, rend hommage à "la passion extraordinaire" du médecin. La ville de Crozon lui avait décerné le titre de premier citoyen d'honneur de la commune.
Un clin d'œil tout de même, car on ne peut s'empêcher de relever une belle coquille dans l'article que lui consacre Le Télégramme en parlant de "l'imminent chirurgien". Ç'aurait bien fait sourire l'intéressé, car il n'est plus éminemment pressé aujourd'hui de se rendre en salle d'opération.
Un autre clin d'œil concernant l'éminent cardiologue : Christian Cabrol avait entrepris d'apprendre le breton. Je me souviens de l'avoir contacté en vue d'une interview, mais il avait décliné : il ne se sentait pas capable de parler de son métier en breton. Mais il est remarquable qu'un médecin de renommée mondiale comme lui ait voulu l'étudier.