Le Conseil général du Finistère veut évaluer sa politique "langue bretonne"
C'est une première. Comme les collectivités territoriales sont désormais invitées à procéder à l'évaluation de leurs politiques publiques, le département du Finistère vient de lancer coup sur coup deux projets d'évaluation :
- l'un concerne le schéma "Bien vieillir en Finistère" : elle a pour but de mesurer l'impact de l'offre de services apportés aux personnes âges et d’identifier les modalités de prise en compte de la problématique du « bien vieillir » dans les contrats de territoires
- l'autre a trait à la politique de promotion de la langue bretonne menée par le département.
Un budget de plus de 2 millions d'euros
Le Finistère présente la particularité de rassembler plus de la moitié des locuteurs de breton, soit plus de 110 000 personnes (hors effectifs scolaires, et sur la base du sondage TMO Régions de 2007). Dès 1990, le Conseil général s’est mobilisé pour soutenir l’enseignement bilingue français breton. Au fil des ans, il a diversifié sa politique et son action. L’évaluation proposée va donc porter sur une politique volontariste mobilisant un budget de près de 2,2 millions d’euros. Les objectifs qui lui sont assignés sont les suivants :
- évaluer l’efficacité de la politique et notamment l’impact sur les populations
- apporter des connaissances objectivées sur les réalisations et les résultats
- clarifier les objectifs poursuivis et les résultats à atteindre
- clarifier les partenariats.
D’ores et déjà, les questions évaluatives identifiées s'organisent autour de trois axes :
- les actions encourageant l’initiation à la langue bretonne et son enseignement
- les projets inscrivant le breton dans les pratiques sociales : le bilinguisme précoce, les échanges intergénérationnels, etc.
- un retour sur la politique linguistique : comment les Finistériens perçoivent-ils l'action menée par le Conseil général en faveur de la langue bretonne ?
Le comité d'évaluation
Le comité chargé d'évaluer cette politique a été mis en place hier après-midi, à Quimper. Il associe les différentes parties prenantes de la politique linguistique du département et comprend une vingtaine de membres :
- des partenaires et les usagers, notamment les représentants des trois systèmes d'enseignement concernés
- des personnes qualifiées
- des représentants du Conseil général, élus et services.
Pierre Maille, le président du Conseil général du Finistère, et Maryvonne Blondin conseillère déléguée à la langue bretonne, m'ont sollicité pour présider ce comité d'évaluation, ce que j'ai accepté.
Une évaluation, ce n'est ni un audit, ni un contrôle : elle vise à repérer des propositions en vue de l'amélioration de l'action départementale. Elle doit se faire dans la transparence et le comité est invité à formuler des recommandations opérationnelles. Il doit présenter ses préconisations d'ici à la fin de l'année 2014. Il est prévu que ces dernières soient rendues publiques.