Les livres à Carhaix, c'est pendant deux jours
Les statistiques annoncées sont prometteuses : pas moins de 264 auteurs et 86 éditeurs vont être présents ce samedi et ce dimanche au festival du livre de Carhaix, lequel devrait recevoir la visite de 10 000 à 12 000 personnes. Le thème comme l'invité de l'année ne sont ni des écrivains ni des auteurs de renom, mais des entités, qui n'ont pas été retenues par hasard. Décryptera qui voudra. Ce sont :
- d'une part, l'Europe, puisque 2013 est l'année européenne des citoyens : le festival de Carhaix va en profiter pour réclamer la ratification de la Charte européenne des langues et l'autodétermination des peuples
- d'autre part, la ville de San Sébastian, au Pays basque, qui a été désignée comme capitale européenne de la culture pour 2016 et entend montrer au monde entier à cette occasion le foisonnement culturel que peut provoquer une langue minoritaire.
Les organisateurs eux-mêmes le reconnaissent : 80 % des ouvrages présentés dans le cadre du festival sont des titres en français, 20 % des titres en breton. Ils ont choisi de faire un focus sur la parution du 400e numéro de la revue en langue bretonne Al Liamm, avec en deux jours des débats, la proclamation du prix Langleiz, la projection d'une archive de la série bientôt mythique "Breiz o veva" des débuts de la télévision en breton, un marathon de lecture…
D'autres revues et d'autres éditeurs en langue bretonne seront cependant fortement représentés. Ce sera notamment le cas d'Emgleo Breiz, qui présentera sur son stand les 22 nouveaux titres qu'il a publiés cette année, ainsi que le 300e numéro de la revue Brud Nevez. Le sommaire ne fait pas dans la nostalgie, puisqu'il propose tout bonnement à ses auteurs comme à ses lecteurs de… péter les plombs. Une expérience à découvrir, forcément.
Lionel Buannic en direct
Quoi de neuf dans l'édition en breton ? C'est le thème qu'a choisi d'aborder le présentateur de l'émission Bec'h de'i sur Brezhoweb. Alors que le nombre de jeunes bretonnants ne cesse de progresser grâce surtout à l'enseignement bilingue, la part du breton dans l'édition régionale resterait à hauteur de 10 %. Lionel Buannic a donc prévu de poser des questions essentielles à un panel d'invités :
- Comment attirer de nouveaux lecteurs ?
- Comment l’édition bretonne prend-elle le tournant des nouvelles technologies avec les livres électroniques et le haut débit ?
- Comment donner aux jeunes le plaisir de lire en breton ?
J'aurai, pour ma part, l'occasion de présenter l'Histoire sociale des langues de France, qui vient de paraître aux Presses universitaires de Rennes, mais aussi la dernière livraison d'une revue américaine de référence, International Journal of the Sociology of Language : elle consacre tout un dossier à la langue bretonne, avec les contributions de nombreux spécialistes bretons et étrangers.
En direct : samedi 26 octobre de 14h30 à 16h30 sur brezhoweb.com, puis pendant un mois sur le site.