Annaig Renault est décédée dimanche. Elle est l'auteur de poèmes, d'un roman et de nouvelles, dont plusieurs ont été traduites en gallois. Elle écrivait en breton et en français. En 2004, elle avait ainsi publié chez Coop Breizh un carnet de voyage bilingue, "Karnedig beaj" en breton, illustré par Claude Bensimon. D'une écriture sensible, elle y évoquait Bruges, Heidelberg, Venise, Blaenau Ffestiniog au Pays de Galles… En allant à Venise, elle ne savait rien "du chant de ce vieil homme, le portefaix, sur la place." Elle a conscience de marcher ici sur les pas de Goethe, là sur ceux d'Hannah Arendt. "Ici, le temps existe enfin", écrivait-elle.

L'an dernier elle avait publié une nouvelle sur un sujet difficile, autobiographique peut-être, sur un père dont la fille n'avait jamais su pourquoi il avait été emprisonné (voir sur ce blog : message du 26 décembre 2011). Elle avait par ailleurs soutenu une thèse sur le recueil de poèmes "Komzoù bev" (Paroles vivantes) de l'écrivain Maodez Glanndour, qu'elle classait parmi les pages les plus originales de l'école de Gwalarn.

Originaire de Neuilly-sur-Seine, Annaig Renault était revenue en Bretagne à l'âge de 20 ans. Elle avait été la secrétaire de l'Institut Culturel de Bretagne. Elle avait aussi mené des enquêtes sur l'édition et le lectorat en langue bretonne pour le compte du Centre Régional du Livre et collaborait à la revue "Pages de Bretagne."