Les médias de la diversité culturelle
Deux journées d'études internationales avaient eu lieu à Bordeaux en juin 2010 sur les pratiques journalistiques et médiatiques, entre mondialisation et diversité culturelle. Les actes de ce colloque viennent de paraître : dans un contexte où la France peine à définir un cadre légal en faveur des langues régionales, cet ouvrage ne devrait pas passer inaperçu : l'approche de l'Unesco est bien plus ouverte en faveur de la diversité linguistique.
Je reproduis ici l'argumentaire de la page 4 de couverture de l'ouvrage.
- Intitulé Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel, le premier rapport intersectoriel signé par Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco depuis 2009, confirme une thématique universelle au service de la paix par la meilleure compréhension entre les peuples. Autrement dit : un enjeu de la mondialisation en cours. Aussi, en abordant la question des médias dans la problématique de l'expression culturelle des populations minoritaires, le présent ouvrage participe de l'esprit des Nations unies et de son agence spécialisée qu'est l'Unesco.
- Il s'appuie sur la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005 ainsi que sur les orientations politiques d'institutions européennes comme le Conseil de l'Europe et l'Union Européenne. Malgré les intentions et pistes tracées par divers textes internationaux de référence ayant donné une légitimité juridique et sociopolitique aux minorités culturelles et linguistiques, les médias généralistes en font peu état et les médias de ces minorités restent trop souvent sous-représentés.
- Un premier état des lieux est donc proposé pour l'Europe latine. Spécialistes, observateurs et chercheurs montrent que les États n'ont pas tous fait le choix d'une politique convergente à l'égard de citoyens présentant des caractéristiques culturelles, linguistiques, religieuses ou autres qui leur sont spécifiques. Si des problèmes socioculturels et politiques demeurent actuels, la réalité de populations différentes, et identifiées comme telles, ne saurait plus être niée mais, au contraire, valorisée par le respect des différences, surtout quand celles-ci s'expriment dans des langues minoritaires, voire en cours de disparition. D'où l'intérêt de l'examen des relais médiatiques, qu'ils soient d'information générale, spécialisés ou appropriés à chaque communauté reconnue, dans le but d'un meilleur dialogue et d'une meilleure compréhension mutuelle.
- Sont ainsi abordées, entre autres, les minorités historiques en Belgique, Espagne, France, Italie, Suisse : Bretons, Basques, Catalans, Corses, Créoles, Romanches, Sardes ou encore Libanais francophones. Vu la nature du sujet, cette présentation ne prétend pas à l'exhaustivité. Est-elle d'ailleurs possible quand nombre de données statistiques font défaut ? Premier parmi d'autres relatifs à l'Afrique et à l'Europe centrale et orientale, cet ouvrage ouvre une voie réflexive sur l'évolution mondiale.
Le colloque de Bordeaux (photo des intervenants : Blandine Schmidt) avait été organisé par la Chaire Unesco de l'Université de Strasbourg, que dirige le Professeur Michel Mathien, avec le soutien de l'Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3. Les actes sont publiés sous la direction de Annie Lenoble-Bart, professeur en SIC à l'IUT-Université Michel de Montaigne de Bordeaux, et Michel Mathien.
J'avais présenté au cours du colloque une communication intitulée "Quels médias pour la langue bretonne ?", qui figure dans les actes.
Pour en savoir plus :
Annie Lenoble-Bart, Michel Mathien (dir.). Les médias de la diversité culturelle dans les pays latins d'Europe. Bruxelles, ed. Bruylant, 2011, 343 p.
La table des matières de l'ouvrage : Colloque_Unesco_table