Lena Louarn : ce que dit et ne dit pas la candidate
J'ai reçu tardivement mon exemplaire de "Ya !" et je viens donc de découvrir l'interview qu'a donnée Lena Louarn à l'hebdo en breton avant le premier tour concernant sa présence sur la liste Le Drian pour les régionales.
On relève une certaine prudence dans ses déclarations, mais on devine assez bien qu'elle deviendrait, en cas d'élection, la nouvelle Vice-Présidente en charge de la politique linguistique au sein du Conseil régional. Plus que des engagements précis, on peut repérer dans ses propos des orientations et quelques indications :
1. Elle n'adhère à aucun parti politique, mais on est venu, dit-elle, la solliciter pour prendre en charge la politique linguistique de la région.
2. Un nouvel état d'esprit prévaut à la Région depuis ces dernières années concernant le dossier langue bretonne, et il faut poursuivre en ce sens.
3. C'est dans tous les domaines qu'une politique linguistique doit être mise en œuvre, mais c'est un objectif à moyen ou à long terme dont on n'observera les effets que d'ici vingt ou trente ans.
4. Il faut mieux structurer les actions linguistiques et ouvrir plus de classes bilingues : "si nous pouvons expérimenter de nouvelles méthodes de travail pour aller dans ce sens, nous aurons bien travaillé".
5. La langue bretonne, ce n'est pas seulement l'affaire du pouvoir politique : selon la candidate, c'est aussi l'affaire de ceux qui croient en son avenir et qui s'y investissent concrètement au quotidien.
Lena Louarn ne confirme pas qu'elle deviendrait aussi, en cas d'élection, la présidente du nouvel Office Public de la Langue bretonne. Mais elle ne l'exclut pas non plus. Le premier objectif du nouvel Office, dit-elle, devra être la relance de la croissance des effectifs dans les filières bilingues.
A noter dans ce même numéro de "Ya !" un dossier inattendu sur une double page concernant les lobbies de droite ou de gauche qui disent "non à la langue bretonne !". Un collaborateur du journal s'est infiltré sous un pseudo dans les milieux républicanistes et autres, tels que "Riposte Laïque", "La Libre Pensée" ou "L'Observatoire du communautarisme".
Ces milieux combattent les "patois" et ne veulent pas d'une reconnaissance des langues régionales sous le motif que cela mettrait en cause l'unité de la République. L'auteur de l'article a participé aux forums, fréquenté les réunions, téléphoné, créé un profil sur Facebook… Une enquête critique, que vous ne pourrez lire que… si vous savez le breton. Il y en a qui pourraient trouver ça rageant.