En breton, « ti-ker » [la maison qui vaut cher] ce n’est pas la même chose que « ti-kêr » [la mairie]
Je me suis rendu à la mairie de Plouarzel il y a quelques jours pour une simple démarche administrative lorsque j’ai croisé, en sortant, André Talarmin, le maire inamovible de la commune et de surcroît président de Pays d’Iroise Communauté (anciennement CCPI).
Ce fut pour moi l’occasion de lui faire remarquer que c’était certes une bonne initiative que d’avoir apposé le nom breton de « mairie » sur la porte d’entrée en même temps que l’appellation française. Comme personne ne lui en avait parlé jusqu'à présent et comme il ne connaît que trois mots en breton il n'avait pas détecté l'erreur.
Car à Plouarzel il manque un tout petit signe diacritique au substantif breton (photo ci-dessus FB, tout comme les autres photos de ce post). Le terme correct en breton s’écrit en effet avec un accent circonflexe : « ti-kêr », autrement dit la maison municipale. « Kêr » est le mot courant pour désigner « la ville, le village, la villa », alors que l’adjectif « ker » signifie « cher » dans tous les sens du mot français, mais aussi « coûteux ». Je ne sais pas si la construction de la mairie de Plouarzel fut onéreuse ou pas, ce n’est pas une raison pour la désigner comme « ti-ker » ! Ceci étant, ce n'est pas une catastrophe orthographique, mais ce serait mieux si…
Plouarzel n’est pas la seule commune à avoir ainsi procédé. J’ai retrouvé dans mes archives les photos des mairies de Lanildut et de Tréglonou (également dans le Léon, photos ci-dessus) et de Pleuven (en Cornouaille, photo en début de message) avec la même orthographe erronée. Au fronton de la monumentale mairie de Guidel (en pays de Vannes, ci-dessous), le terme est correctement orthographié.
Je vous rassure : je n’ai pas photographié toutes les façades de mairie de Basse-Bretagne et je ne peux donc pas produire de statistiques fiables sur le présence ou non de cet accent circonflexe.