Quand la Randorade "by Diwan" s’éloigne de la rade…
Elle vient s’étirer le long de la côte et dans la campagne de Plouarzel et de Lampaul-Plouarzel. Elle a démarré sous un ciel couvert dans la matinée, près de la plage de Pors Tévigné avant de s’éparpiller sous le soleil de l’après-midi, vers l’ouest en direction de la pointe de Corsen jusqu’à Ploumoguer ou vers l’Aber-Ildut à l’est. Les marcheurs pouvaient opter pour un trajet court de 4 km ou pour presqu’un marathon de 35 km, et d’autres parcours intermédiaires.
Les organisateurs s’attendaient à voir déferler quelque 4 000 randonneurs. Mais si le point de départ qui était aussi le point d’arrivée était un passage obligé et de ce fait un endroit bien fréquenté, tout comme les haltes disposées en différents endroits, on n’avait pas l’impression de randonner dans la foule. On pouvait prendre son temps et profiter du paysage. Des animations figuraient au programme : visite de chapelles et du phare de Trezien, concerts, etc.
Au fait, qui sont les gentils organisateurs de cette Randorade ? Eh bien ce sont, comme plusieurs autres randonnées du même type telles que le Tro Menez Are (dans les monts d’Arrée, comme son nom l’indique), des associations liées aux écoles Diwan. Sur Facebook, Julien Millet explique ainsi que les 200 bénévoles qui s’assurent du bon déroulement de la Randorade sont les parents d’élèves des deux écoles Diwan de Brest, à savoir celle de Kerangoff et celle du Guelmeur. Les randonneurs quant à eux payent une inscription à hauteur de 6 à 9 euros, selon l'âge, et règlent leur repas et autres prestations. Ils y gagnent à randonner sur des chemins et sentiers plus ou moins bien balisés et à faire parfois de belles découvertes.
Les recettes, explique Julien Millet, servent au financement des postes parascolaires de Diwan (non pris en charge par l’Éducation nationale) : ATSEM, cantine, garderie, d’autant que depuis cette année, ajoute-t-il, "l’école est totalement gratuite, il n’y a plus de frais d’inscription et les repas à la cantine sont également gratuits pour les plus faibles revenus".
Cela fait plus d’un quart de siècle qu’est organisée la Randorade puisqu’elle en est à sa 27e édition. Je ne suis pas certain que tous les randonneurs de la rade ont bien conscience qu’ils randonnent pour Diwan : si ce n'est l'énorme arc de triomphe gonfglable du jouran Le Télégramme (partenaire de l'événement) sur la ligne de départ, pas de pub pour les écoles, ni grands panneaux en breton ni oriflammes voyants, nulle part à l'accueil ni sur le trajet (pour ce que j'en ai vu). Mais Diwan, dans cette affaire, a eu une belle intuition et la Randorade est quasiment devenue une institution, d’autant qu’elle étend désormais son territoire bien loin de la rade à (presque) tout le pays de Brest.