Cartes de vœux bretonnes
C'est le moment de souhaiter la bonne année. En breton, on dit exactement la même chose qu'en français, mais en des termes différents, forcément : "bloavez mad", si ce n'est que l'adjectif est placé après le substantif.
Je vous propose de le faire en cette saison en compagnie de Charles Le Dréau, que je connais plutôt comme Charlez an Dreo. Cet homme, qui vit depuis quarante ans à Brasparts, est un poète. Il écrit en breton et en français. Il chante aussi, au sein de l'Ensemble choral du Bout du Monde. Il a composé un grand nombre des textes qu'interprète la chorale sous la direction avisée de Christian Desbordes. Il a également traduit des chansons de Jean-Jacques Goldman, Gilles Servat, Idir et Dan ar Braz.
Ces chants, on pouvait déjà les écouter sur le CD "Deiz al lid" [Le jour du rite], qu'a édité Keltia Musique à Quimper. On peut désormais les découvrir également en version bretonne et française dans un recueil au titre prometteur : Warhoaz, marteze… Demain peut-être… (paru aux éditions Emgleo Breiz et toujours disponible en librairie).
Mari Kermarec, qui s'y connaît, dit des textes de Charlez an Dreo qu'ils parlent de la vie, de la sienne, de la nôtre et qu'ils peuvent se chanter ou se dire : sa poésie, dit-elle, nous fait rêver, mais elle dessine aussi sous nos yeux "les murs qui nous séparent".
Je suis toujours fasciné pour ma part par la prescience des écrivains, que les poètes en particulier puissent à ce point anticiper les événements et s'inscrire dans une actualité à venir. Charlez écrit ainsi dans le texte qui donne son titre au recueil :
- Pa vo tavet ar fuzuill ziweza
- E vo an denelez war he miz mae
- Quand tous les fusils seront éteints
- L'humanité entière sera vêtue de mai.
J'ai voulu accompagner ces textes de photos prises au Pays de Galles, en Autriche ou dans le Finistère. Mais ces cartes de vœux, que vous pouvez reproduire comme vous voulez, n'oublient pas de souhaiter la bonne année, comme il est d'usage. Je souhaite donc à tous "eur bloavez mad e 2016". Qu'elle soit moins stressante que la précédente.
Les textes sont composés à l'aide de la police Brito, conçue par le graphiste Fañch Le Hénaff.