Le plan de politique linguistique une nouvelle fois reporté
Le Conseil régional a adopté ce matin le budget de la région Bretagne. Il a été approuvé par les élus de la majorité régionale (PS et apparentés), mais aussi par les conseillers UDB (ce qui n'avait pas été le cas les années précédentes). Ces derniers se félicitent que leur amendement pour le lancement d'un emprunt régional en faveur des énergies nouvelles ait été retenu. Les Verts se sont abstenus sur le vote du budget. L'opposition régionale (droite) a voté contre.
Le Conseil régional devait examiner plusieurs autres dossiers importants cet après-midi, notamment les orientations de la pmolitique santé (le plan santé a été refusé), le plan anti-algues vertes et le projet d'actualisation de la politique linguistique. Mais la session s'est terminée plus tôt que prévu : le Président de la Région, Jean-Yves Le Drian, a en effet annoncé en fin de matinée que ces dossiers étaient reportés pour cause de météo.
C'est un nouveau et sérieux contretemps pour le plan d'actualisation de la politique linguistique porté par Lena Louarn, la Vice-Présidente en charge des langues de Bretagne. Il avait en effet été initialement envisagé que ce projet soit soumis à la délibération du Conseil régional lors de la session de juin 2011, puis à celle d'octobre, puis encore à celle de décembre (voir message du 28 novembre 2011).
Tous ces reports successifs posent question. Celui d'aujourd'hui ne serait-il vraiment lié qu'à la météo ? Il semble bien que le Conseil régional a voulu se donner un peu de temps pour tenir compte de l'avis émis le 21 janvier dernier par le Conseil culturel de Bretagne sur le nouveau projet de politique linguistique et pour réexaminer les modifications qu'il préconisait.
Un indice en est fourni par les amendements déposés par le Président du Conseil régional lui-même concernant des dispositions prévues dans le programme 413 du budget primitif :
- initialement, il était stipulé que les aides à la traduction en langue bretonne d'œuvres littéraires du patrimoine mondial à destination des scolaires ne puissent être attribuées qu'à celles publiées "dans l'orthographe standard commune."
- l'amendement définit désormais que ces traductions "doivent être publié[e]s dans l'écriture commune aux trois filières d'enseignement bilingue ou immersif."
Le résultat sera à peu près le même. Mais ce subtil changement de formulation est moins anodin qu'il n'y paraît.
Toujours est-il que l'examen du nouveau plan de politique linguistique est reporté à la prochaine session du Conseil régional, laquelle est prévue le 29 mars prochain.