Retour sur un festival du livre
Le Festival du Livre de Carhaix, c’était il y a une semaine. Les organisateurs ont l’air contents : ils annoncent 12 000 visiteurs en deux jours.
Hervé Bellec et les rebelles
Hervé Bellec, qui présidait ce 20e Festival, s’en est très bien tiré. Dans son allocation d’ouverture, il a évoqué les cercles concentriques qui ont forgé sa personnalité d’écrivain. Le premier, dit-il, est celui de son enfance. Le second c’est "l’école et l'apprentissage du français avec les auteurs majeurs de langue française", mais aussi la découverte du monde grâce à la géographie : "à gauche, sur la carte, j'avais San Francisco, à droite Vladivostock".
Le 3e cercle enfin a été celui de la culture qu'il s'est choisie lui-même : ses auteurs de référence sont Bob Dylan, Léonard Cohen et Jack Kerouac, mais il a aussi parlé de Youenn Gwernig et de Georges Perros : "des gens rebelles, et il faut l'être un peu quand on écrit".
Un nouveau prix en 2010
Le catalogue présente un article de Yann Goasdoué sur le livre breton et son marché. Il s'agit en réalité d'un vagabondage, présenté sous la forme d'une chronologie qui va de 1905 à 2008 : utile, mais on peut y repérer des lacunes ou des erreurs. Le même auteur propose en outre sa sélection des livres bretons du siècle : quelques œuvres en breton sont signalées.
Envel Kervoas publie en quatre pages une synthèse sur 30 ans de littérature enfantine en langue bretonne.
Depuis dix ans, la Ville de Carhaix décerne son prix du roman à l'occasion du Festival : cette année, il a été attribué à Tanguy Viel pour son "Paris-Brest" (aux éditions de Minuit). Le maire, Christian Troadec, a annoncé que sa Ville remettrait en outre à compter de l'an prochain un prix de la nouvelle en langue bretonne, qui sera également doté de 1 500 €. Il est un peu dommage que ce nouveau prix ne concerne pas également le roman en langue bretonne : il s'en publie désormais plusieurs chaque année. Mais il est certain que l'écriture d'une nouvelle sera plus accessible à beaucoup : le prix est d'ailleurs présenté comme une incitation à l'écriture en breton. Avis aux intéressés.