Parlez-vous kazakh ?
Moi non. Mais le bref article que publie “Courrier International” (n° 975, du 9 au 15 juillet, repris d’après le site internet Centrasia.ru) a retenu mon attention. Cela fera bientôt vingt ans que le Kazakhstan est indépendant. Situé en Asie centrale, bordé par la mer Caspienne et la mer d’Aral, le pays compte plus de 15 millions d’habitants.
11,5 millions parlent le kazakh, qui est langue officielle dans le pays. Mais d’après l’article reproduit dans “Courrier International”, “dans aucun Etat de l’espace post-soviétique la langue nationale n’est aussi peu utilisée que chez nous”. Tous ceux qui veulent étudier la langue kazakhe ont pourtant toute facilité pour le faire, et il faut théoriquement la maîtriser pour devenir fonctionnaire. Mais à la sortie de l’université, les étudiants préfèrent le russe. Radios, télés et journaux s’expriment majoritairement en russe. Les élus eux-mêmes s’adressent en russe aux plus anciens.
A l’époque soviétique, les parents de la ville envoyaient leurs enfants chez leurs grands-parents, dans les villages, pour y apprendre le kazakh. Maintenant, ce sont ces grands-parents qui viennent vivre en ville. Les émigrés qui reviennent au pays sans savoir le russe ne trouvent pas de travail. Last, but not least : les jeunes préfèrent étudier l’anglais que leur propre langue.