Les outils de la passion : hommage au peintre navigateur Yvon Le Corre
Suite à son décès, France 3 Bretagne bouleverse ses programmes et lui rend hommage en diffusant le documentaire d’Alain Gallet, Les outils de la passion qui avait obtenu en 2000 le 1er prix régional à la création artistique - Région Bretagne.
Yvon Le Corre, ce fut une vie de navigation sur de vieux gréements. Des centaines de croquis, dessins, aquarelles et des carnets de voyage. Yvon Le Corre était un personnage à la Moitessier, épris de liberté, de mer et d’aventures humaines. Et pour tous les passionnés de vieux gréements, un vrai mythe vivant.
Le film d'Alain Gallet nous plonge dans l’intimité de ce personnage attachant. On embarque à bord de "Divalo", pour ce qui est peut-être le dernier voyage. Yvon Le Corre se confiait, évoquait ses voyages passés, son cheminement intérieur. Parole forte, sensible, tout empreinte d’humanisme, immergée dans la magie des lieux — l’estran des îles d’Er dans les Côtes-d’Armor, en Bretagne — et la puissance véritablement poétique d’un bateau tout à fait hors du commun…
Un bateau nommé Divalo
Et vous savez ce que veut dire Divalo, le nom du bateau d’Yvon Le Corre ? En breton du Trégor, c’est le foutu ou le fichu bateau, bon à pas grand-chose, mais qu’on aime bien quand même. J’ignore si Yvon Le Corre savait le breton. Mais pour donner un tel nom à son bateau, il devait à tout le moins en avoir une bonne connaissance intuitive et un joli sens de la dérision.
La diffusion sera bien tardive : lundi 7 septembre à 23 h 55, sur France 3 Bretagne. C’est qu’il n’y a apparemment pas d’autre espace pour le faire sur la télévision régionale du service public.
Le Divalo, une provocation amusée et frontale
Mise à jour le 7 septembre
Alain Gallet, le réalisateur du film "Les outils de la passion" qui sera diffusé ce soir juste avant minuit, me fournit ce lundi les précisions utiles suivantes sur le "Divalo", le bateau d'Yvon Le Corre, et sur la relation du navigateur au breton. Merci à lui.
- Tu as la bonne analyse quant au nom qu'Yvon avait donné à son bateau. Je ne pense pas qu'il parlait breton, mais il connaissait beaucoup de mots, d'expression bretonnes "du coin" Je l'avais questionné à ce sujet, car le nom du bateau ne pouvait être écrit en lettres si énormes, sans l'être intentionnellement.
- Et de fait, avec le sens de la provocation qui le caractérisait, il m'avait donné le sens que tu soulignes et celui plus courant de "celui qui va lentement" qui convenait au chantre de "la voile pauvre" qu'il était. Ce double sens était à la fois une provocation amusée et frontale, et plus profondément une profession de foi. Et pour moi, ce bateau était vraiment un "objet poétique" posé sur l'eau, fond et forme...