Quimper s’affiche en breton
Grâce à l’illumination de la cathédrale Saint-Corentin tous les soirs depuis la mi-décembre, la capitale de la Cornouaille est très présente dans l’actualité et dans les médias en ce moment. On n'avait jamais vu la cathédrale ainsi colorée. Il n’est pas étonnant que le public ait répondu présent en masse.
Ce faisant, Quimper est tendance et s'inscrit dans la démarche de nombreuses autres villes en Bretagne et ailleurs et de celle des grands calvaires bretons depuis quelques années déjà en été. C'est bien perçu et c'est tout bon pour l'économie locale tout comme pour l'image de la ville.
Petit détail, qui n’est pas anodin : le spectacle s’intitule "Iliz-veur", qui veut dire "cathédrale" en breton. C'est sobre, voire minimaliste, juste un mot, mais il sonne fort. La ville en a fait largement la promotion par des inserts publicitaires à répétition dans nos quotidiens régionaux. Attention : la dernière séance, c’est pour ce samedi.
Reines et petites reines
Quimper a surpris également en début de semaine par le visuel qu'elle a publié pour souhaiter la bonne année, notamment en première page de toutes les éditions finistériennes d'Ouest-France. La tonalité est tout en jaune, en rapport avec l'arrivée d'une étape du Tour de France le 11 juillet prochain, en lien aussi avec le 95e anniversaire du Festival de Cornouaille, représenté à partir d'une œuvre du peintre Robert Micheau-Vernez.
Les deux langues, breton et français, sont à parité sur ce visuel. Le texte français joue sur l'analogie entre les reines de Cornouaille qui sont élues chaque année à l'occasion du Festival et les "petites reines" du Tour de France. Sa transposition en breton n'allait pas de soi. Un calque parfait était possible, mais n'aurait pas vraiment fonctionné. La traduction retenue s'appuie sur le terme "kazeg-koad" traditionnellement utilisé pour désigner un manège : littéralement, un "cheval de bois". Il a été mis au pluriel et féminisé et l'acier a remplacé le bois, ce qui donne "kezekenned-dir", littéralement "des juments d'acier". Ce qui est pour le moins inattendu pour désigner les vélos de coureurs cyclistes. Mais il faut quelquefois pousser la métaphore, n'est-ce pas ?
Sur le site de la ville, le visuel a muté pour devenir une animation vidéo avec le concours d'un pupitre de batteries de bagad. Sur l'animation, français et breton s'affichent à tour de rôle. C'est rythmé et c'est enlevé.
J'avais épinglé la ville de Quimper il y a quelques mois pour un déficit d'utilisation du breton lors de l'inauguration de la stèle Pierre-Jakez Hélias. Les deux initiatives de ce début d'année seraient-elles l'amorce d'une nouvelle donne ? Gwelet 'vo ! Nous verrons bien.