Revue de presse du week-end : les bagadou dans Ouest-France
Cap Caval a fait, hier, la une de Ouest-France. Cap Caval, c'est le bagad du pays bigouden. Il avait déjà gagné la première manche du championnat des bagadou au printemps dernier, à Brest. Il a également emporté la seconde samedi à Lorient, assez largement. Ce n'est pas une première : il avait déjà été champion trois années de suite, en 2008, 2009 et 2010.
Hier, il a de nouveau battu Quimper, qui avait à chaque fois été vainqueur au cours des quatre dernières années, et pas moins de 22 fois depuis qu'existe le championnat. Cela a suffi à Ouest-France pour en faire aussi, sous la signature de Jean-Laurent Bras, l'événement de sa page 2. L'article, très chaleureux, retrace l'histoire des bagadou à la manière d'une épopée : de la même manière que Glasgow accueille tous les ans le championnat du monde des pipe-bands, Lorient c'est… La Mecque pour les bagadou !
Le journaliste explique à juste raison que "les bagadou n'ont pas toujours fait partie du paysage musical en Bretagne" et que les Bretons, pour mettre au point ces nouvelles formations, ont fait un double emprunt auprès des Écossais : ils ont importé leur grande cornemuse et intégré comme eux des caisses claires au bagad, n'y incorporant par ailleurs que la bombarde des sonneurs de couple (que n'ont pas les Écossais). Les Bretons, en fait, ce sont surtout deux d'entre eux : Polig Monjarret et son beau-frère, Dorig Le Voyer.
Jean-Laurent Bras fait débuter cette histoire à 1946, l'année où tous deux déposent très officiellement les statuts de l'association Bodadeg ar Sonerien (BAS), l'assemblée des sonneurs, auprès de l'administration, et le fait est incontestable. Où l'on voit que l'approche du journaliste et celle du chercheur peuvent varier, puisque c'est dès 1942 que P. Monjarret et D. Le Voyer lance BAS de manière informelle à Guingamp (voir message précédent), et ceci est également attesté.
Il n'en reste pas moins que la musique de bagad, et J.-L. Bras a raison de le souligner, est généralement perçue aujourd'hui comme une musique bretonne traditionnelle. Et du coup, il n'explique pas combien elle est devenue une musique créative (on ne peut pas tout dire). Mais elle a conquis un public, pour de vrai : il souligne que plus de 3 000 "aficionados" (sic) s'étaient rassemblés samedi au stade du Moustoir pour la finale de ce championnat des bagadou de 1ère catégorie.