La langue bretonne en pays de Brest
"Brest Mag" vient de sortir son troisième numéro et titre à la une sur la langue bretonne. C'est un nouveau magazine, comme il en existe dans d'autres villes comme Rennes. Il a été lancé par une équipe de quatre jeunes issus de l'IUT de journalisme de Lannion, qui veulent faire du journalisme local et qui ambitionnent (c'est classique) d'informer autrement. Comme son nom l'indique bien, il est diffusé sur le pays de Brest, lequel s'étend de Brignogan à Camaret et du Conquet au Pont-de-Buis.
Alors que les deux premiers numéros sont parus avec une photo couleurs en couverture, le numéro 3 se présente sous un graphisme très sobre en noir et blanc : il faut croire que cela s'imposait pour présenter le dossier du mois. Davina Hérault y présente en effet le pays de Brest en "bon élève de la langue bretonne" et comme ayant "l'attrait le plus fort pour la langue régionale." Et pourquoi donc ?
- Les parents inscrivent leurs enfants en bilingue
- Les élus veulent donner de la visibilité au breton au quotidien
- Les militants associatifs sont motivés…
On y voit Gurvan Musset enregistrer son plateau pour "An taol-lagad" (et non "An toal-lagad, comme indiqué par erreur, mais ça arrive assez souvent !) et des adultes studieux en cours du soir de breton à Plougonvelin. Le dossier fait le point sur l'enseignement bilingue et présente les crèches de Divskouarn où l'on parle breton aux enfants de moins de trois ans. Manu Lan Huel explique pourquoi il a choisi de chanter dans cette langue. Mais il va falloir que je lui demande dans quelles conditions lui défendait-on de cracher par terre à l'école et de parler breton.
Le dossier de "Brest Mag" oscille entre réalisme et optimisme. Si les journalistes se plaignent de ne plus pouvoir toujours interviewer qui ils voudraient en breton, si les élèves des cours du soir reconnaissent n'avoir pas beaucoup de voisins bretonnants, Davina Hérault observe qu'en pays de Brest "la langue bretonne s'invite de plus en plus dans le quotidien". Un dossier à découvrir et à commenter.
Ce n° 3 du magazine traite par ailleurs
- des emprunts toxiques que n'ont pas trop souscrits les communes du pays de Brest
- du combat de trois familles de Lampaul-Plouarzel face à l'autisme
- et du tout dernier CD des Goristes. Eux font comme d'hab' : mettre le doigt là où ça fait mal.
- Le portfolio d'Emmanuel Schmitt est consacré au maxi-trimaran Banque Populaire.
Brest Mag tire à 7 000 exemplaires. Il est disponible en kiosque ou au siège de la rédaction : 34 rue Richelieu 29200 Brest. Mais aucun n° de téléphone n’est indiqué dans l’ours (ce qui est étonnant pour un périodique !) et il n’est pas facile de repérer le contact mail.