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Le blog "langue-bretonne.org"
19 décembre 2010

Standardisation et vitalité des langues de France

AULF_appel_colloque_2011_1La date de ce colloque, annoncé pour les 13 et 14 octobre 2011 à Amiens, est encore un peu lointaine. Mais ceux qui envisagent d'y présenter une communication sont invités à soumettre leur projet d'ici la mi-février.
Ce colloque vise à poser la question de la standardisation en rapport avec l'un de ses enjeux principaux, celui de la vitalité des langues. Ce questionnement est confronté à la fois à l'unité du cadre politique français, et à la grande diversité des situations linguistiques de ces "langues de France".
Une littérature scientifique abondante sur la standardisation présente très généralement celle-ci comme un attribut essentiel de AULF_appel_colloque_2011toute langue nationale ou nationalitaire - toute langue dont un groupe fait un symbole identificatoire et politique. Mais sans doute faut-il distinguer plusieurs aspects de la standardisation, qui est un processus multiforme. Par exemple, élaborer une graphie unifiée, mettre au point une version standard de la langue écrite, travailler à définir un usage oral fédérateur, sont des chantiers normatifs aux contraintes bien différentes. De plus, ces travaux ne sont pas un achèvement, puisque l'essentiel est d'installer le standard au coeur des pratiques - la standardisation est liée à la normalisation. Mais quels sont les rapports entre la vitalité des pratiques et la standardisation-normalisation ?
La plupart des groupes linguistiques travaillent beaucoup à ces questions, mais sous des formes et à des degrés très différents. Certaines langues, même, - c'est-à-dire la collectivité de leurs locuteurs et promoteurs - ont adopté des positions originales à ce sujet, comme la polynomie en Corse. D'autres enfin se préoccupent peu d'unifier la langue, pour donner toute la priorité à soutenir leur vitalité – les deux termes étant sentis comme contradictoires. Un état des lieux des langues de France sera utile, sans le limiter aux questions graphiques (cf. colloque de l'AULF en 2000).
La question des méthodes d'évaluation de la vitalité des langues de France a été posée à Amiens il y a douze ans, et l'on concluait à la nécessité d'une grande prudence en la matière. Puis vint l'enquête de l'INSEE-INED (1999-2002), intégralement quantitative et déclarative, dont beaucoup d'interprétations furent tout sauf prudentes (conçue pour étudier la transmission des langues, elle a souvent été (sur) interprétée comme un état des lieux). En matière de vitalité, donc, nous avons quelques travaux positifs et pas seulement les alertes données dans la presse sur la mort des langues et les langues en danger. La tonalité générale est cependant dans l'ensemble négative.
E pur si muove ! Et pourtant, nous voyons mettre en oeuvre des politiques régionales, et même nationale, tantôt positives, tantôt négatives, en tout cas pleines de contradictions ; elles coexistent et parfois convergent avec une production et une vie culturelles plutôt riches, au moins dans certaines langues, et au total avec une présence continuée des langues de France dans le paysage. La question spécifique de ce colloque sera de se demander quel rôle joue le travail de standardisation par rapport aux efforts produits pour soutenir, voire revitaliser nos langues. La standardisation est-elle indispensable à la vitalité, utile, contre-productive, indifférente ? Que se passe-t-il à l'oral, en la matière ? Et l'écrit standard : à qui et à quoi exactement sert-il ? Comment définir sa réussite, et quelles sont les conditions de sa réussite ? Est-ce qu'il est utile à la vitalité de la langue ?
Peut-on s'en passer ? ou plutôt, comment fonctionnent les groupes linguistiques qui ne disposent pas d'un standard ? - question quasiment exotique dans le cadre culturel français, et d'autant plus intéressante. Comment comprendre les réticences où les refus ? Comment définir les acteurs légitimes de la standardisation ? Mais n'y a-t-il pas d'autres termes qui s'imposent, pour certaines de nos langues ? dans certains cas, ne parlera-t-on pas plutôt de koinèisation ? d'autres formes de régulation ?
Au total, on peut attendre de ce colloque :
- un état des lieux de la standardisation des langues de France
- une réflexion d'intérêt théorique et pratique sur l'articulation entre standardisation et vitalité.
Les langues concernées sont les langues territoriales et les langues non territoriales de la France métropolitaine, ainsi que les langues des DOM TOM et de la Nouvelle Calédonie.
Ce colloque International est organisé par l'AULF (Association Universitaire des Langues de France) et le LESCLaP-CEP (Laboratoire d'Etudes Sociolinguistiques sur les Contacts de Langues et la Politique Linguistique) du Centre d'Etudes Picardes de l'Université de Picardie à Amiens.
Modalités : Les projets de communications (résumé de 200 mots environ, portant nom, adresse et affiliation) devront parvenir, par courrier électronique, à l’adresse : lesclap@u-picardie.fr
Date limite pour la soumission : 15 février 2011
Date de notification d’acceptation : 30 mars
Les modalités pratiques seront précisées ultérieurement. Les informations sont et seront disponibles sur le site du LESCLaP : http://www.u-picardie.fr/LESCLaP/
Le montant de l'inscription au colloque (incluant les déjeuners) est fixé à 50 €.

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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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