Raymond Depardon s'intéresse aux langues
Le nouveau film de Raymond Depardon - dont la réputation de cinéaste n'est plus à faire - est sorti en salle ce mercredi. C'est le 3e qu'il consacre à la vie des paysans et il s'intitule "La vie moderne".
Ce n'est pas la seule actualité concernant Depardon. Il publie aussi un livre de photos au Seuil : "La terre des paysans". Sort un double DVD de ses fameux "Profils paysans". Deux de ses films sont adaptés au théâtre. Et "Télérama" m'apprend qu'une exposition lui est consacrée à la Fondation Cartier (à Paris 14e) sur une double thématique "Terre natale, Ailleurs commence ici".
Il s'agit d'une réflexion, en lien avec celle de l'urbaniste et philosophe Paul Virilio, sur "le rapport au natal, à l'enracinement et au déracinement, ainsi qu'aux questions identitaires qui leur sont attachées". Deux nouveaux films inédits de Depardon vont être présentés à l'occasion de cette exposition, dont l'un, "Terre natale", aborde la question des langues. Il expose lui-même ce qu'était son projet : "écoutons ces gens, qu'ils soient Chipaya, Yanomami, Afar, écoutons ces gens, et donnons-leur un peu la parole afin qu'on puisse les entendre s'exprimer dans leur langue, avec leur façon de parler, leur expression du visage".
Avec Claudine Nougaret à la prise de son, Depardon s'est donc rendu au Chili, au Brésil, en Bolivie, en Ethiopie. En France, il a choisi de rencontrer des Bretons. Je n'en sais pas plus pour l'instant, si ce n'est ce qu'on en dit sur internet : ceux qu'il a filmés sont des nomades, des paysans, des îliens, des Indiens, "tous menacés de disparaître ou vivant en marge de la mondialisation".
Desbenoit (Luc). Le monde paysan de Raymond Depardon. Telerama, n° 3068, 1er novembre 2008, p. 28-34.
"Terre natale, Ailleurs commence ici" : à la Fondation Cartier pour l'Art contemporain, Paris, à compter du 21 novembre. Site internet : http://fondation.cartier.com