Prise de position commune des associations Ar Falz et Emgleo Breiz
Le communiqué suivant a été diffusé au milieu de l'été.
Les associations Ar Falz et Emgleo Breiz sont parmi les plus importantes et les plus représentatives en Bretagne pour toutes les questions relatives à la langue et à la culture bretonnes, notamment dans le domaine de l'édition. Elles viennent de se rencontrer, dans le but de se concerter sur différentes questions d'actualité. Une telle rencontre entre les deux structures n'avait pas eu lieu depuis une trentaine d'années. Elles ont convenu de poursuivre à l'avenir cette concertation.
Le changement de statut de l'Office de la Langue Bretonne
Ar Falz et Emgleo Breiz ont demandé à être reçus par M. Jean-Pierre Thomin, Président de la commission culturelle du Conseil Régional de Bretagne. Ce rendez-vous a été l'occasion de faire le point sur la politique linguistique menée par la Région Bretagne, et en particulier sur les perspectives de l'enseignement du breton à la rentrée prochaine. Si cet enseignement va progresser dans le public, et plus particulièrement dans le Finistère, ce ne sera pas le cas partout ailleurs : c'est regrettable.
Au cours de ce rendez-vous, a également été évoquée la prochaine transformation de l'Office de la Langue Bretonne en EPCC (Etablissement Public à Caractère Culturel). Ar Falz et Emgleo Breiz se félicitent de cette évolution, voulue par la Région. Une telle évolution est logique puisque le financement de l'Office dépendait pour l'essentiel des collectivités territoriales. Elle est positive, puisqu'elle fait passer l'Office de la Langue Bretonne du statut d'une association fermée à celui d'un établissement public. Nos deux associations Ar Falz et Emgleo Breiz demandent que les instances consultatives qui seront mises en place au sein du nouvel Office de la Langue Bretonne soient représentatives et ouvertes à toutes les sensibilités.
La réforme de la Constitution et les langues régionales
Ar Falz et Emgleo Breiz ont pris connaissance avec intérêt du vote intervenu en faveur de la réforme constitutionnelle et qui reconnaît pour la première fois dans la Constitution que les langues régionales font partie du patrimoine de la Nation. Cet amendement n'était certes pas l'enjeu principal de la réforme. Des parlementaires de gauche, partisans de toujours des langues régionales, ne l'ont pas approuvée. Des parlementaires de droite, réticents, voire hostiles aux langues régionales, l'ont votée. Ce résultat n'aurait sans doute pu être acquis si des parlementaires de la majorité comme de l'opposition n'avaient pas fermement bataillé depuis longtemps pour la reconnaissance des langues régionales.
Ce vote, acquis de justesse, constitue une étape importante, même si le texte du nouvel article 75 paraît quelque peu restrictif. Il ne va sûrement pas régler comme par magie la question du devenir des langues régionales. Le 7 mai, C. Albanel, Ministre de la Culture, avait annoncé que le gouvernement présenterait en 2009 un projet de loi sur le sujet : le gouvernement doit tenir son engagement. Il est essentiel que cette nouvelle loi prolonge la décentralisation en transférant aux régions les compétences et les moyens nécessaires pour adopter et mettre en œuvre une véritable politique en faveur des langues régionales parlées sur leur territoire.