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Le blog "langue-bretonne.org"
24 janvier 2015

Le cru 2015 des Priziou sur France 3 Bretagne

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C’était l’épreuve du feu ce soir à Locminé pour Mael Le Guennec, le nouveau responsable des émissions en langue bretonne de France 3 Bretagne. Il avait déjà animé la cérémonie des Priziou il y a quelque temps à Saint-Malo, si je me souviens bien. Cette année, c’est lui qui les organisait, et je sais ce que cela représente comme investissement. La photo de groupe des lauréats (© Yannick Derenes) en témoigne : tout s’est bien passé.

Goulwena Yann-Herle 1

C’était prévisible : Goulwena an Henaff et Yann-Herle Gourves sont des présentateurs parfaitement chevronnés, et le réalisateur Lorenzo della Libera maîtrise. C’est sûr, l’effet n’est pas le même lorsqu’on suit l’événement en streaming que lorsqu’on est dans la salle ou même en différé devant son téléviseur. Mais on peut ainsi le vivre en direct à distance, et ça, c’est un plus. J’ai l’impression qu’on n’a cependant pas beaucoup vu la salle.

C’est donc en plein pays vannetais, à Locminé, que se sont déroulés les Priziou 2015, 18e édition de la cérémonie du même nom. Ils sont désormais présentés comme les prix de l’avenir du breton, mais c’est un peu un effet d'affichage, puisqu’ils sont bel et bien remis pour des réalisations du temps présent.

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Le "brittophone" de l'année

D’ailleurs, Herve Sebille-Kernaudour (© Yannick Derenes), qui a été désigné ce soir bretonnant de l’année (c’est ce qu’on dit en breton : brezoneger) ou brittophone de l’année (c’est le terme qu’on cherche depuis quelque temps à promouvoir), n’a pas manqué de souligner ce paradoxe : il a été primé pour avoir dirigé l’édition d’un dictionnaire du breton du Trégor-Goélo compilé par François Vallée dans… la première moitié du XXe siècle et resté jusqu’à présent à l’état de manuscrit. Il n’en espère pas moins, à raison, que l’ouvrage soit utile dès maintenant et… à l’avenir à tous ceux qui voudront bien se l’approprier.

Étonnements

Comme chaque année, les Priziou 2015 ont révélé leur lot de surprises. Passons sur un ou deux slogans, rituellement énoncés. L'étonnement vient du fait que deux prix ont été attribués cette année à des lauréats dont les initiatives ne manquent assurément pas d'intérêt et qui s'impliquent dans des projets prometteurs. Les Priziou sont pour eux aussi une forme de reconnaissance. Mais on ne peut  éluder une question : comment peut-on attribuer des Priziou  à qui, semble-t-il, n'est pas encore en mesure de s'exprimer spontanément en breton ? Ou bien est-ce à dire que l'évolution sociolinguistique de la Bretagne est telle qu'on ne peut plus faire autrement ? Les organisateurs et le jury devront sans doute mener d'ici l'an prochain une réflexion sur le profil des lauréats qu'ils souhaitent primer.

Autre étonnement : dans la catégorie "collectivités", il n'y avait qu'un seul nominé et donc un seul lauréat. L'explication avancée par le représentant de l'Office public de la langue bretonne ne me convainc pas. Le faible nombre de candidatures est-il vraiment conjoncturel ou le problème ne serait-il pas plus profond ?

Corre Avel     Coz Annie

Des auteurs de talent

Des auteurs de talent ont été primés ce soir.

  • C’est notamment le cas d’Annie Coz, pour son premier recueil de nouvelles, "Bili er mor" [Des galets dans la mer], dont les revues en breton comme Brud Nevez avaient remarqué le talent et la sensibilité au moment de sa sortie.
  • C'est aussi celui du réalisateur Avel Corre, dont le premier court-métrage de fiction, "An dianav a rog ac'hanon" [L'inconnu me dévore] – avec l'actrice Nolwenn Korbel dans le rôle principal - est aussi intrigant que prometteur.

Roue Youenn +    Buron Gildas 1

Les sept lauréats

  • Catégorie "entreprises" : le lunetier Naoned Eyewear à Nantes. Lire sur ce blog un post du 1er octobre 2014, précisément intitulé : Nantes, des lunettes très bretonnes. 
  • Associations : Lusk, maison d'assistantes maternelles à Carhaix, s'adressant en breton aux bébés.
  • Livre de fiction : "Bili er mor" [Des galets dans la mer], d'Annie Coz (éd. Skol Vreizh).
  • Disque chanté en breton : "N'int ket deuet a-benn da ziwrizienañ ac'hanomp" [Ils n'ont pas pu nous déraciner], CD du groupe Rhapsodia (production Paker Prod).
  • Audiovisuel : "An dianav a rog ac'hanon" [L'inconnu me dévore], réalisation Avel Corre, production Tita prod.
  • Collectivités : Musée des marais salants de Batz-sur-Mer.
  • Brittophone de l’année : Herve Sebille-Kernaudour, pour l'édition du Dictionnaire du breton du Trégor-Goélo et de Haute-Cournouaille de François Vallée (éd. Kuzul ar brezhoneg).

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L'animation musicale était assurée par le groupe vannetais Granit 56 (© Yannick Derenes).

Les premiers prix ont reçu de la part de France 3 un trophée imaginé par le peintre Fabrice Thomas, ainsi qu'un chèque de 1 500 € offert par l'Office public de la langue bretonne. Ce dernier a également remis un chèque de 500 € aux 2e et 3e lauréats.

Beyer Mich   Plah jury 1

Les membres du jury

  • Mich Beyer, écrivain
  • Gweltaz Adeux, chanteur et musicien
  • Ronan Postic, représentant de l’Office public de la langue bretonne 
  • Laetitia Fitamant, animatrice de radio
  • Steven Guegueniat, chef d’entreprise, à la tête de l'imprimerie Ouestelio à Brest
  • Trefina Kerrain, salariée dans le milieu associatif
  • Stefan Carpentier, animateur à l'association Div Yezh et écrivain.

Diffusion antenne

Dimanche 24 janvier, à 11 heures, sur France 3 Bretagne. Puis sur le site internet de la chaîne.

Commentaires
D
Apprendre l'anglais langue étrangère ou globalisée ne fait pourtant pas de vous un anglophone, apprendre le français en tant que langue étrangère ne fait pas des apprenants FLE des francophones. Au final les seuls vrais brittophones vraiment dignes de cette appellation sont ceux que l'on appelle "bretonnants de naissance" ou primo-locuteurs, voire "terminal speakers", en grossissant le trait les populations rurales de Basse-Bretagne nées avant 1950. Puisque l'on parle d'avenir sans fatalement savoir de quoi l'on parle, à quand une enquête sérieuse et neutre sur le rapport au breton des élèves quittant le système immersif ou semi-immersif ? Et surtout sur leur pratique réelle de la langue bretonne au quotidien, cela nous permettrait de trancher et d'établir un diagnostic précis de la brittophonie actuelle et d'avoir une idée des chances de survie du breton, ou du danger d'extinction qui le guette.
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K
Saozneger = anglophone ; galleger = francophone ; alamaneger = germanophone...Donc, traduire "brezhoneger" par "brittophone" n'est absolument pas une aberration et il n'y a pas de quoi en faire un fromage...
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R
Brittophone est un terme inventé dans de hautes sphères pour se donner l'illusion que l'on pratique une langue naturellement, de la maternelle immersive jusqu'à la tombe et à l'égal de toute autre langue vernaculaire. <br /> <br /> <br /> <br /> Bretonnant ? eh bien les autres locuteurs, plus ou moins anonymes et un peu moins nombreux chaque année qui passe... gloar dezo !<br /> <br /> <br /> <br /> ... et le prix de la vice-présidente brittophone de la décennie va à la vice-présidente de la brittophonie (d'aucun diraient brittofonistan). Pour ce qui est des bretonnants il n'y a pas besoin de prix ni distinction. <br /> <br /> <br /> <br /> Ah la comm' du 21ème siècle !<br /> <br /> <br /> <br /> Prizioù ar "skinwell" : Kalz a drouz evid nebeud a blouz ! beaucoup d'agitation pour une si maigre récolte !
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Le blog "langue-bretonne.org"
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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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