Se former et travailler en breton
À l'occasion de ses 25 ans, Stumdi s'offre un nouveau logo et organise un colloque sur le monde du travail en breton. Le rapport entre la langue bretonne et le monde de l’économie est décidément d’actualité cet automne (voir message précédent).
Vous ne connaissez pas Stumdi ? C'est une équipe d'une quinzaine de personnes qui s'est fait la spécialité (à côté d'autres structures telles que Roudour ou Skol en Emsav) d'accueillir ceux qui désirent
- apprendre le breton en six mois
- acquérir une formation complémentaire en trois mois
- ou suivre des stages professionnels sur des profils précis.
Les formations sont aujourd'hui dispensées sur 4 sites : Landerneau, Arradon, Guingamp et Plœmeur. Stumdi reçoit désormais 300 stagiaires chaque année. En 25 ans d'existence, ce sont plus de 1 000 adultes qui y ont été formés à la langue bretonne. Stumdi se présente aussi comme une passerelle entre la formation à la langue bretonne et le monde du travail : selon sa directrice, Claudie Motais, ce sont une centaine de stagiaires qui, en devenant bretonnants, deviennent aptes à travailler dans tous les domaines du tissu économique régional.
Le colloque se déroulera à Landerneau, samedi 29 octobre, toute la journée. Deux rencontres sont au programme :
- Quel essor pour la langue bretonne dans le monde économique ?
- Quels métiers en langue bretonne ?
Des intervenants de qualité sont annoncés :
- Malo Bouëssel du Bourg est le directeur de Produit en Bretgane. Le label réfléchit aux actions à mener pour favoriser la pratique du breton en entreprise : "un travail de fond, expliquera-t-il, reste à conduire sur la valeur et le rôle de la langue bretonne dans l'économie," d'autant qu'on ne connaît pas bien la manière dont les chefs d'entreprise d'une part et les consommateurs d'autre part perçoivent l'utilisation du breton au sein de l'entreprise, dans les magasins ou sur les produits.
- Annaig Guédès est responsable du service d'orientation de Stumdi. Ce service aide les stagiaires qui le souhaitent à optimiser leur recherche d'emploi bilingue et les employeurs à organiser une formation à la langue bretonne pour leurs salariés ou à recruter un salarié bilingue.
- Fulup Jakez est le directeur de l'Office de la langue bretonne. Selon lui, "le développement des postes de travail en langue bretonne dépendra à l'avenir de ce que les Bretons souhaiteront faire de leur langue." Aujourd'hui, c'est l'enseignement qui en offre le plus, mais d'autres opportunités existent.
Comme 70 % des bretonnants ont aujourd'hui plus de 60 ans, le nombre d'actifs sachant le breton est probablement inférieur à 40 000 personnes. Mais seuls 2,5 % d'entre eux ont besoin du breton dans l'exercice de leur profession. Il s'agit pour les trois-quarts d'entre eux d'enseignants. Les autres interviennent dans l'audio-visuel et dans la presse, dans les métiers de l'édition et de la culture, dans l'administration, dans le secteur de la santé, etc.
Tous ces sujets ont déjà donné lieu à plus d'enquêtes qu'on ne le croit ces dernières années, mais ils méritent effectivement qu'on en débatte et de nouvelles enquête seraient utiles. D'anciens stagiaires de Stumdi témoigneront de leur vie de salarié en milieu bretonnant. Ronan Hirrien, qui succède à André Lavanant comme président de Stumdi, interviendra bien évidemment : il avait réalisé il y a quelques années pour France 3 un feuilleton documentaire en 5 épisodes de 13' sur l'apprentissage du breton en six mois.
Le colloque se déroulera au centre de Mescoat, à Landerneau, à partir de 9 heures 30.
Pour en savoir plus : le programme du colloque