Webnoz live
C'est la seconde fois, samedi soir, que j'étais l'invité de Lionel Buannic dans le cadre de son émission de web-télé : le Webnoz. Il m'a interviewé cette fois sur le livre "Parler breton au XXIe siècle", qui vient de paraître. J'ai l'impression qu'il a été très intéressé par les résultats du nouveau sondage sur la langue bretonne, non pas tant par ceux concernant la baisse du nombre de locuteurs (à laquelle il s'attendait) que par ceux concernant les modalités de pratique du breton et l'intérêt des Bretons pour leur langue.
Le thème principal de l'émission du 28 mars était la littérature de langue bretonne, comprenant l'attribution pour la première fois du prix Sten Kidna (du nom d'un écrivain breton du Vannetais) au meilleur roman publié ces derniers temps en breton. La lauréate est Mich Beyer, pour "Etrezek an enez" (Vers l'île), paru en octobre 2007 aux éditions An Alarc'h et déjà prix Langleiz 2008. L'auteur s'est vue remettre un chèque de 700 € par la Municipalité du Bono (Morbihan) : c'est sans doute le seul prix littéraire de langue bretonne ainsi doté pour de vrai en euros.
Le Wedbnoz était diffusé en direct dans le cadre de la nouvelle manifestation littéraire du Bono, depuis un bar de la commune. L'émission démarre à 20 heures 30 précises comme si on était sur une grande chaîne hertzienne, et ça dure plus de 2 heures, sans limite horaire (et pour cause, il n'y aucune autre émission à suivre). Elle consiste essentiellement en un talk-show mené de bout en bout par Lionel Buannic himself, qui y met toute son énergie. Peu de reportages (deux, dont un portrait d'écrivain), quelques intermèdes musicaux, et en fin de programme un nouvel épisode du feuilleton "Ken tuch'". Dans le bar, le public applaudit quand l'assistante d'émission le sollicite.
Difficile quand on est sur place de se rendre compte de la mise en image et de la prise de son. Tout est en live. L'émission se capte à 2 caméras (pour… 7 invités en double rang face à une table sur le plateau principal) + 1 (pour le présentateur) + 1 en hauteur. On ne va pas dire que ce sont de gros moyens. Au moment du lancement du Webnoz, en décembre 2006, Christophe Pluchon signalait sur son site que le projet, d'un coût de 173 000 euros pour huit programmes, allait être financé par la Région, d'autres collectivités locales et territoriales et des partenaires privés. C'est apparemment toujours le cas.
Le Webnoz est un rendez-vous mensuel, exclusivement sur internet et entièrement en langue bretonne. Comme il s'agit principalement d'un talk-show, il n'intéresse forcément que les bretonnants habitués à naviguer sur internet sans sous-titrage. C'est tout à fait différent de ce que fait France 3 en breton (et qu'on peut d'ailleurs voir aussi sur internet) et ce n'est pas du tout la même écriture-télé. Mais il y a sûrement un public pour ce type de programmes.
Le programme a été diffusé en direct. Il est désormais accessible en ligne sur http://www.brezhoweb.com/
Voir aussi : http://christophe-pluchon.over-blog.com/article-4868045.html