Mis à jour : 17 novembre 2022, 09:56

Le premier film réalisé par Goulwena an Henaff sur le cancer du sein qu’a vécu Elen est en tournée dans le Finistère à l’occasion du mois du documentaire. Revoir ce film produit par France 3 Bretagne est toujours une émotion. Le voir une première fois, c’est voir un film lumineux et découvrir la complicité qui peut s’installer entre une réalisatrice et une autre femme, Hélène, qui vous explique avec une étonnante simplicité le parcours qu’elle a vécu, qu’elle n’en a pas tout à fait fini avec la maladie et qu’elle n’est plus aujourd’hui la femme qu’elle a été.

• Photo d'archives ci-dessus : Hélène (à gauche) et Goulwena an Henaff. © Youenn Chapalain. Autres photos, ci-dessous : FB. Merci à Goulwena pour ses renseignements.

Pourquoi pas plus de spectateurs ?

La tournée de Daoulagad Breizh [Les yeux de la Bretagne] passait dimanche 13 novembre par la petite salle Tud ha bro [Un peuple et un pays] de Plouarzel : elle y a attiré un peu plus d’une trentaine de spectateurs, selon mon comptage. Une cinquantaine à Rostrenen, mardi 15, et une quarantaine ce mercredi à Lesneven. On va dire que ce n’est pas si mal. Il est hélas des films de cinéma qui ne font pas beaucoup plus d'entrées non plus.

Mais pourquoi pas plus de monde pour un documentaire aussi subtil et aussi émouvant ? Parce qu’il est en breton, alors qu’il est sous-titré en français ? Parce qu’un cancer du sein c’est stressant, et c’est vrai, mais on peut en guérir aujourd'hui ? Parce que l’information n’a pas été assez largement diffusée ? Parce qu’en ces mois noirs (ar miziou du, en breton) ce n’est pas un temps à sortir de chez soi ?

Une histoire de vie

Toujours est-il que l’échange avec la salle, après la projection de Plouarzel, a été fourni. Entamé en breton, il s’est poursuivi en français, essentiellement. Hélène a, toujours aussi simplement, fait état de la violence à laquelle elle a été confrontée par moments, mais aussi son mari et sa famille, par ricochet. L’impossibilité pour elle de contracter un prêt immobilier, par exemple, ce qui est un vrai scandale. "Il n'y a pas de petit cancer," explique-t-elle, et un cancer c'est toujours une épreuve. À l'inverse, elle a  décrit l’incroyable chaîne de solidarité qui s’établit entre femmes dans ce cas-là. Elle a repris son travail d’institutrice, à mi-temps. 

Ce film est une véritable histoire de vie, une histoire d'humanité. Pour clôre, Hélène, en boucles d’oreille roses, et ses amies Stéphanie et Anne ont offert un bonus d’optimisme au public en interprétant deux morceaux à la harpe, comme elles ont l'habitude de le faire.

À lire également sur ce blog :

• le récit de l'avant-première du film à Saint-Renan, avant sa diffusion à la télévision régionale : un film événement

• le coup de cœur du réalisateur Alain Gallet : ce très beau documentaire

• Le film a été primé deux fois : il a été classé meilleur film en langue bretonne de l'année à l'occasion des Priziou 2022 et a obtenu le prix du documenaire unitaire lors du Celtic Media Festival à Quimper, en juin dernier.

• Pour connaître le programme complet du mois du documentaire en Finistère, les films au programme, le programme film pare film ou jour par jour, sur rendre sur le site de Daoulagad Breizh