Les Occitans et les Basques ont manifesté samedi en faveur de leur langue respective. Les Bretons ont fait de même dimanche, mais le contexte n'était pas le même.
Cela devient rituel pour les défenseurs de l'occitan : ils organisent une grande manifestation tous les deux ans. Après Carcassonne en 2005, puis Béziers en 2007, ils se sont à nouveau retrouvés à Carcassonne samedi 24 octobre à l'appel du collectif "Anem Oc !" (En avant pour l'Occitanie !).
Pour ce dernier, "la préservation de la diversité linguistique et culturelle dans le monde est un enjeu majeur pour les années à venir". Or la France, plus d'un an après l'inscription des langues régionales dans la Constitution, n'a toujours pas défini de cadre législatif en leur faveur. La précédente Ministre de la Culture avait annoncé le dépôt d'un projet de loi pour l'automne 2008 : mais selon les déclarations d'un conseiller de Frédéric Mitterrand il y a quelques jours à Saint-Jean-de-Luz, il n'en serait plus question : on s’interrogerait en haut lieu sur la pertinence d’une telle loi.
Les Occitans demandent donc "une politique ambitieuse", se traduisant par la création "d'un environnement favorable à l’enseignement de la langue et dans la langue, à la création culturelle en occitan, à la présence de la langue dans les médias électroniques, audiovisuels et écrits, à son emploi dans la vie publique et sociale". "Il nous faut une loi, un cadre réglementaire", ont déclaré les organisateurs.
La manifestation de Carcassonne a été un succès, puisqu'elle a rassemblé de 18 000 à 25 0000 personnes (selon les sources).
Au même moment, les Basques étaient également dans la rue à Bayonne avec à peu près les mêmes objectifs, puisqu'eux aussi ont réclamé "un cadre légal pour une politique linguistique audacieuse" et le vote d'une loi-cadre sur les langues régionales. Le nombre de manifestants s'élevait à 5 000 selon les organisateurs (3 800 selon la police).

Bizarrement, les Bretons, à qui il est aussi arrivé d’organiser de grandes manifs linguistiques, n’étaient pas au rendez-vous ce jour-là. Ils avaient bien songé à organiser une manifestation analogue le même jour, mais selon Tangi Louarn, le président de la nouvelle structure "Kevre Breizh" (qui depuis le début octobre remplace l'ancien Conseil Culturel de Bretagne et coordonne l'action des 39 associations membres), il n'a pas été possible de réunir les conditions pour un rassemblement de grande ampleur. Après quelques tergiversations, un appel à manifester a finalement été diffusé au dernier moment, vendredi 23 octobre, et ce sont près de 300 personnes qui se sont retrouvées à Carhaix, dimanche 25 octobre en début d'après-midi, en marge du Festival du Livre. Elles aussi ont demandé qu'une loi garantisse "la place des langues minoritaires dans la vie publique et dans l'enseignement".
Voir le reportage de France 3 sur la manifestation de Carcassonne (pendant quelques jours) :
http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=c34b_1920&video_number=2
Voir le port-folio du journal Sud-Ouest sur la manifestation de Bayonne :
http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/748259/mil.html
Informations multiples sur le site de la FELCO (Fédération des enseignants de langue et de culture d'oc) :
http://www.felco-creo.org/mdoc/index_fr.php?categ=manif