Quimper rend hommage à la dynastie des Roparz
C'est une belle aventure humaine que la ville de Quimper a choisi de célébrer cet après-midi, à la veille de l'ouverture du 90e Festival de Cornouaille, en découvrant une plaque au nom de Loeiz Roparz (1921-2007), dix ans après sa disparition, et de l'un de ses fils, Erwan (1950-2015), dont l'esplanade toute proche du Théâtre Max Jacob portera désormais le nom.
Toute la famille Roparz et nombre de leurs amis étaient présents : on citera la chanteuse Andrea ar Gouilh, les anciens et actuels sonneurs du bagad Kemper, Jean-Michel Le Viol (président du Festival), les dirigeants de l'usine Hénaff de Pouldreuzic, Bernez Rouz (président du Conseil culturel de Bretagne)…
Et ce sont Telo et Per-Yann, les plus jeunes de la fratrie, qui ont découvert la plaque, sous un soleil généreux et sous les applaudissements de plusieurs dizaines de personnes.
Au cours de son allocution, le maire de Quimper a parlé de filiation, de passion et de transmission. Loeiz Roparz est assurément connu comme le rénovateur du fest-noz dans les années 1950 : Ludovic Jolivet l'a présenté comme "un passeur de mémoire comme il y en a peu". Et son fils Erwan, qui fut penn-soner du bagad Kemper pendant un quart de siècle comme "un inconditionnel de la culture bretonne, vivante, joyeuse, ambitieuse, jamais figée." Tous deux, a-t-il ajouté, ont été "des passeurs de talents".
On peut regretter qu'allusion n'ait pas été faite à Loeiz Roparz en tant que bretonnant (et Erwan l'était aussi) : c'est par l'entremise du breton que s'est faite la relance du fest-noz. Il s'est aussi impliqué pour l'enseignement du breton à une époque où cela n'était pas si facile. Son rôle dans la création d'un nouveau répertoire de kan-ha-diskan doit aussi être souligné.
Jefig Roparz, le frère d'Erwan, a tenu opportunément à dire quelques mots en breton, puis en français, à la mémoire de son père, pour annoncer un projet de publication d'un livret avec double CD d'enregistrements peu connus de son père. Avis aux éditeurs motivés. Il a clos cette séquence émotion en réinterprétant "eur galv", un appel à la danse, tel que l'avait chanté son père en 1948. Les chanteurs Christophe Kergourlay et Jean Billon l'ont accompagné dans ce kan-ha-diskan pas tout à fait improvisé.