Quel talent, ce René Perez
Dans Le Télégramme, il n'est pas le seul spécialiste du jeu de mots, ni le seul à se positionner sur le registre de l'humour. Mais dans le genre, René Perez, il est le plus fort. On ne l'arrête jamais.
La preuve, ce dimanche, dans son clin d'œil hebdomadaire, illustré comme d'hab d'un dessin de Nono, qui à chaque fois en rajoute une couche. Vous avez vu le titre ? "Pas de Gouel Breizh pour le goéland." Au début, je me suis demandé où il voulait en venir. J'ai vite compris : il voulait juste rapprocher deux faits concomitants :
- Le prochain déroulement de la Fête de la Bretagne, dont il n'ignore pas qu'elle s'appelle "le Gouel Breizh en breton". Il sait même, René (qui pourtant n'est pas très bretonnant) que le mot "gouel" est masculin en breton : bravo !
- Les goélands seraient en voie de raréfaction (je n'en ai pas trop l'impression, mais je ne passe pas mon temps à les compter). Or le goéland, affirme-t-il, est un animal symbolique de la Bretagne…
Car, dans sa tête à René Perez, la première syllabe du mot "goéland" et le "gouel" breton sont homophones (ne vous trompez pas de mot). Et s'il y a homophonie (encore une fois, ne vous trompez pas), ils se prononcent (presque) pareils. À partir de là, il n'est pas difficile pour un esprit à vif comme le sien de disserter allègrement sur l'actualité (y compris l'élection du jour) sur le mode du coq-à-l'âne. C'est réjouissant, et c'est même étourdissant.
L'éminent journaliste signale à juste titre que le goéland ne pense qu'à bouffer. En tant que grand spécialiste de la vie brestoise, il aurait carrément dû dire que c'est une gouelle. Oui, je sais "goéland" est masculin et "gouelle" est féminin, c'est comme ça. Mais vous savez bien ce que c'est, une gouelle : quelqu'un qui ne pense qu'à manger tout ce qu'il trouve à portée de main.
À lire intégralement en page 9 du Télégramme dimanche ou en ligne sur le site internet du quotidien.