Un lecteur de ce blog m'écrit en breton pour me signaler quelques articles parus sur différents supports concernant l'élection présidentielle (voir ci-après). Cela n'invalide pas mon analyse précédente : on ne trouve vraiment pas grand-chose en breton sur internet ni dans la presse sur les enjeux de cette élection 2017. Et – ce n'est pas une surprise – des points de vue divergents.

Petite revue de presse 1

Kannadig Imbourc'h 100

Dans le bulletin certes confidentiel des intégristes bretons, le numéro 100 de "Kannadig Imbourc'h", T. Gwilhmod fait observer que Marine Le Pen est "une nationaliste française qui ne reconnaît pas les droits de la Bretagne". Mais il emprunte allègrement la terminologie du Front National pour présenter Emmanuel Macron comme le candidat de l'UMPS, en qui on ne saurait avoir confiance en raison des "vilenies" [falloniajoù] qu'il énonce, écrit-il, à l'encontre de "l'institution naturelle de la famille". Pour être exprimés en breton, ces propos n'en rappellent pas moins ceux de "La manif pour tous" et du lobby très conservateur "Sens commun".

Kevre Breizh 2

À l'exact opposé, les fédérations culturelles et linguistiques réunies au sein de Kevre Breizh ont publié un communiqué bilingue précisant qu'elles "rejettent toute forme d’exclusion, de discrimination, de xénophobie et de racisme [et qu'elles] militent activement pour la reconnaissance de toutes les langues et de toutes les cultures." Le Kevre appelle à mettre un bulletin Macron dans l’urne et à faire ainsi barrage à Mme Le Pen qui cherche à "imposer une identité nationale mythique excluant la diversité des langues et des cultures constitutives de la République française".

Petite revue de presse 2

Alors que les Bretons et les bretonnants sont des citoyens comme les autres, Ya!, le seul hebdomadaire en langue bretonne, n'a pour ainsi dire assuré aucune réelle couverture de l'élection présidentielle, comme si elle ne les concernait pas.

Le Peuple breton logo

Aucun article en breton non plus sur l'élection (mais il y en a en français, dont la couverture sur "le prochain monarque") dans le dernier numéro (avril) du mensuel "Le peuple breton", organe de l'UDB. Mais sur le site du journal, Maxime Touzé vient de publier un point de vue qui est cependant présenté comme étant personnel : il reconnaît avoir "quelque peu oublié" ce qu'est le FN, tout en reconnaissant qu'il est "le parti de la haine". "En tant que Breton je suis opposé à ses idées et ses valeurs", ajoute cet enseignant qui se demande encore comment il a pu renvoyer Macron et Le Pen dos à dos. Il va finalement voter Macron, mais "à contrecœur".

Lire ci-après le courriel (en breton) de Jeremi Kostiou

Rappel

Retrouvez mes tweets en breton sur @FanchBroudic ou #brezoneg