Je reviens sur le congrès de la SHAB (Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne) qui a réuni plusieurs dizaines d'historiens à Quimperlé il y a un mois. Ils ont non seulement pu suivre une vingtaine de communications sur le pays de Quimperlé et sur les pratiques culturelles en Bretagne (voir message du 29 août), mais aussi partir à la découverte des monuments de Quimperlé et des communes limitrophes.
La dernière de ces excursions les a conduits au château de Keransquer dont tous ceux qui s'intéressent au Barzaz Breiz savent qu'il a été construit dans la première moitié du XIXe siècle à l'initiative de son auteur, le vicomte Théodore Hersart de la Villemarqué au milieu d'un parc de 15 ha. Les plans du château avaient été dessinés par un architecte de renom, Joseph Frœlicher, et ceux du jardin paysager par les frères Bühler.
À proximité immédiate, se trouve un dolmen de l'âge du bronze, transféré du Trévoux à la même époque, ainsi que l'ancien manoir et une chapelle récente. Les congressistes ont été accueillis à Keransquer par Guy de la Villemarqué, arrière-arrière-petit-fils du barde, ici en conversation dans la bibliothèque avec l'historienne de l'art Denise Delouche.
Le Barzaz Breiz : trésor national ?
Les congressistes ont également été reçus à l'hôtel de ville de Quimperlé par le maire, Michaël Quernez. Comme le château et le domaine de Keransquer ont été mis en vente par la famille il y a quelques mois, le maire leur a confirmé ce qu'il avait déjà annoncé lors d'un conseil municipal en mars dernier : la ville se montre très intéressée à les acquérir.
Mais elle ne peut pas le faire seule : des réunions de travail ont déjà eu lieu sur place avec les autres collectivités territoriales, diverses administrations, dont la DRAC, ainsi qu'avec des représentants du Ministère de la Culture, qui s'impliqueraient dans le projet.
Une réflexion est parallèlement en cours concernant les archives de La Villemarqué, qui pourraient être classées comme trésor national. Le Centre de recherche bretonne et celtique, qui assure en ce moment la numérisation des archives, serait également associé au projet. Selon une source bien informée, le dossier avance tranquillement.
Un clin d'œil
Les historiens de la SHAB ont également participé à une excursion pédestre à la découverte du quartier aristocratique et des divers monuments religieux de Quimperlé. Ils ont notamment faire halte à l'église Sainte-Croix, dont l'historique leur a été présenté par Alain Pennec, le président de la société d'histoire du pays de Kemperle et lui-même auteur de différents travaux d'histoire.
Les visiteurs se sont assis sagement, comme s'ils étaient à la messe. Le conférencier n'a pu trouver mieux que d'intervenir, le pull négligemment posé sur les épaules. Regardez bien la photo : avec les manches rouges en forme d'étole, l'officiant Alain Pennec, sous la croix, était bien ce jour-là maître de cérémonie.
Comme toute celles de ma caste qui n'ont encore strictement rien compris et procréent à outrance comme des pères lapins : ce n'est pas la Révolution française, ni la révolution industrielle qui a détruit nos familles et leur patrimoine, mais bien cette procréation à outrance, que je dénonce, sous couvert d'un catholicisme béat, qui fait que les châteaux, manoirs, demeures sont coupés en autant de parts qu'il y a d'enfants, de descendants et ainsi de suite jusqu'à la vente finale.
Je dis souvent que dans mon cas personnel : mon arrière grand-père est né avec une cuillère d'or dans la bouche, mon grand-père avec une cuillère en argent, mon père avec une cuillère en bronze, moi avec une cuillère en inox, mes loustics avec une cuillère en plastique et leurs mômes boufferont les restes avec leurs mains.
Ou pour être plus précis, mon arrière grand-père a eu neuf enfants, mon grand-père huit, mon père six et moi deux.
Deux enfants maximum m'a toujours paru le chiffre idéal pour transmettre le patrimoine ou tout simplement pour payer des études aux enfants, leur permettre de les vêtir, les nourrir, se loger...
Alors, non, vraiment, je crois que c'est une erreur de vendre cette maison à la commune. Mais peut-être que je me trompe et qu'en réalité ca l'a protégera des aléas familiaux ?