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Le blog "langue-bretonne.org"
26 novembre 2011

A Brest, Jean-Luc Melenchon parle des langues régionales

Melenchon"An dud da genta" : voilà comment un flyer du Front de Gauche appelant à une assemblée citoyenne à Châteaulin pour le 8 décembre prochain restitue en breton le slogan "L'humain d'abord." Jean-Luc Mélenchon (photo DR), candidat à l'élection présidentielle, était hier à Brest, avant de se rendre ce soir à Lorient. A Brest, il a notamment rencontré les ouvriers de la réparation navale, qui réclament le maintien du chantier de la Sobrena au port de commerce, avant de prendre longuement la parole au cours d'un meeting qui a réuni 300 personnes à la salle des syndicats. L'orateur, multipliant les anecdotes, citant des chiffres, mais pas trop, fréquemment applaudi, s'est exprimé sans notes : dans cette salle, il aurait presque pu se passer du micro dont il s'éloignait constamment.
"La saison des tempêtes est revenue", a déclaré le candidat à propos de la crise de la dette souveraine. Il a commenté le sort de la Grèce et les positions d'Angela Merkel. Il a fustigé "le baragouin" des agences de notation avec un petit clin d'œil, feignant de se demander si c'était "un mot d'ici". L'alternative selon lui n'est que de céder ou de résister. Mais à ses yeux, pas de doute : il faut ré-indus-tria-liser. Faisant allusion à plusieurs reprises aux mots qu'il distille lors de ses interventions, il a expliqué son style et sa méthode : "l'humour, dit-il, est dévastateur". Et cet humour, il veut l'exercer à l'encontre de la droite, mais aussi contre ses concurrents à gauche. Le propos peut être sévère aussi : à la lecture de l'interview publiée hier par Le Télégramme, je me suis demandé ce qui pourrait bien se passer à gauche au second tour. Mais ceci est une  histoire à venir.

Skolaj Diwan Releg-1Le breton dans la campagne électorale
André Le Gac, ancien maire de Plougastel-Daoulas et ancien conseiller général, a interpellé le candidat du Front de gauche hier soir sur la question des langues régionales, l'invitant à s'expliquer sur "une connerie" et à "retirer" les propos qu'on lui attribue, selon lesquels "Diwan est une secte."
Jean-Luc Mélenchon a repris la parole à la fin de son intervention et il a explicité son point de vue sur les langues en général et sur les langues régionales en particulier :

  • "Je n'ai rien contre les langues régionales, qui doivent être enseignées dans l'enseignement public. Il va de soi que ces langues doivent être parlées, enseignées, transmises."
  • "Dans notre pays, les gens viennent de partout et de nulle part. Il est normal que vous teniez à vos traditions et à vos langues. Mais il faut que vous vous tourniez vers le futur."
  • "Nous avons le français en commun. Je sais le rôle qu'ont joué les femmes en Bretagne pour que leurs enfants en viennent à parler le français. Le français est pour tous le moyen d'échanger ensemble, la langue de la liberté."
  • "Ce que j'ai pu dire de Diwan, c'était lors d'un apparté sur un autre sujet et c'est un horrible malentendu. Diwan n'est pas une secte. Les sectes, je sais ce que c'est et je les pourchasse. Mais on n'a pas le droit de dire que Diwan est une secte."
  • "On me demande de retirer mes propos. Je ne le ferai pas, puisque je ne l'ai jamais dit."
  • "Pour autant, je ne suis pas d'accord avec l'enseignement par immersion, même pour le breton, l'anglais, l'allemand… Il faut donner à nos enfants l'ouverture, l'épanouissement, la liberté. Bien sûr qu'il faut apprendre et parler plusieurs langues. Moi-même j'en parle trois. Il ne faut pas enfermer. Ne pas créer de fossé, au risque qu'on ne se parle plus ensemble."
  • "Nous croyons en l'être humain. C'est pour cela que nous disons : l'humain d'abord. C'est ça, aujourd'hui, être anticapitaliste." (Applaudissements).

Le Parti de Gauche en Bretagne et à Montpellier le Front de Gauche ont déjà débattu de la question des langues régionales. Nul doute qu'après les déclarations de Jean-Luc Mélenchon à Brest, on en débattra encore dans les assemblées citoyennes qui sont annoncées un peu partout. Ou même à l’extérieur du Front de Gauche, comme en témoigne la réaction des Alternatifs jusqu’en Loire-Atlantique.

Commentaires
Y
Encore un qui n'a pas compris que parler breton ne veut pas dire ignorer le français et le reste du monde ! (Maïwenn)<br /> Qui n'a pas compris ou qui ne veut pas comprendre ?<br /> <br /> Voici le texte du parti de Gauche commenté<br /> La position du Parti de Gauche <br /> sur les langues régionales<br /> RENNES/ROAZHON— A propos des langues régionales et minoritaires<br /> Le Parti de Gauche est parfois interpellé sur la question des langues régionales et/ou minoritaires et leur enseignement. Nous voulons, avec cet argumentaire, affirmer et préciser notre position de principe sur ce thème.<br /> La France s'est dotée, depuis les années cinquante, d'un cadre législatif protecteur ( ?) pour les langues régionales.<br /> L'apprentissage des langues régionales et minoritaires est possible dans l'enseignement public : basque, breton, catalan, occitan, corse, tahitien, ainsi que 4 langues mélanésiennes. Bien considérer les conditions de ce « possible » : pas ou peu de formation d’enseignants , nominations de certains du peu d’enseignants formé dans des zones non bretonnantes (Paris, DOM-TOM…) refus du rectorat d’ouverture de classes alors que les conditions sont remplies, ceci dans le but évident de « jouer la montre » et de gagner du temps en attente du point de non retour pour la disparition des langues. Possible administrativement ne veut pas dire possible matériellement. Les langues régionales et minoritaires sont prises en compte pour l'obtention du bac.<br /> Rien donc n'empêche dans les textes la pratique des langues régionales pour celles et ceux qui le souhaitent.<br /> Ce débat a lieu dans un contexte général d'offensive libérale.<br /> En particulier, la réforme des collectivités territoriales constitue l'un des dispositifs de ce projet de concentrations imposées, renforçant la concurrence et les inégalités entre les territoires et nourrissant les inégalités sociales. De plus, la question d'un acte III de la décentralisation est aujourd'hui ouverte dans le débat public. Cette contre-réforme et ces projets ne font qu'obéir aux directives européennes qui visent à transformer la France en une juxtaposition de provinces et de grandes métropoles en compétition les unes avec les autres dans le cadre du grand marché transnational de la concurrence libre et non faussée.<br /> La droite mène cette offensive libérale, elle qui orchestre la grande braderie du service public de l'Éducation nationale : suppressions de postes, marchandisation et mise en concurrence avec l'enseignement privé qui se voit accorder toujours plus de privilèges. Ainsi s'organise l'accès aux savoirs sous conditions de fortune, qui renforce les inégalités sociales devant l'accès au droit à l'éducation.<br /> Les arguments qui sont avancés pour aller encore plus loin dans l'enseignement public des langues régionales ne sont pas recevables pour nous.<br /> L'antagonisme entre les principes républicains et la prise en compte d'un patrimoine culturel et linguistique, avancé par certains, est factice : parce que nous sommes toutes et tous différents, tout en étant avant tout des semblables, nous avons besoin d'égalité. Revendiquer des droits particuliers à une catégorie de la population au nom des différences, est une atteinte à l'égalité républicaine. Qu’appelez-vous « droits particuliers » ? Les peuples composant la nation française sont-ils coupables de leur passé vécu dans une langue autre que le Français ? Ces citoyens disposent-ils de moins de droits que tout peuple sur terre, notamment celui de parler sa langue ? Les Français du Québec doivent-ils accepter d’être absorbés par le monde anglophone ? <br /> Dispenser un enseignement public uniquement dans la langue de son choix, y compris en immersion au détriment de l'apprentissage de la langue commune, le français (Qu’est-ce que l’immersion ? La prépondérance donnée à une langue qui est pratiquement absente de la vie publique (radio, TV, langue véhiculaire) de façon à permettre l’apprentissage correct de cette langue. L’apprentissage du Français se fait naturellement par la vie extra scolaire. Le Français est ensuite introduit dans la scolarité et les élèves arrivant au bac après avoir suivi cette filière n’ont pas à rougir, bien au contraire, de leurs résultats y compris en Français. L’enseignement par immersion a été largement utilisé au Québec pour la pérennisation de la langue Française, et sans cette méthode celle-ci aurait probablement disparu ou serait actuellement en cours de disparition au Canada : vérité en dehors des frontières, mensonge à l’intérieur ?) signifierait que des groupes entiers de locuteurs ne se verraient enseigner durant toute leur scolarité (faux : intox ?) qu'une langue compréhensible uniquement par une fraction de la population de notre pays. Nous réaffirmons avec vigueur notre attachement au maintien d'une langue véhiculaire commune permettant à tous les citoyens de se comprendre. Le français doit être la langue de référence unique dans l'ensemble du service public d'éducation. (Ce principe est-il remis en cause par les filières immersives ? Non, bien sûr, dire le contraire serait un mensonge).<br /> C'est aussi une erreur de faire des langues régionales une catégorie à part par rapport aux autres langues : par exemple les langues mortes et les autres langues étrangères dans leur diversité. ( ?)<br /> Nos principes et propositions :<br /> Le PG réaffirme son attachement aux principes républicains qui sont évidemment compatibles avec la valorisation de tout patrimoine culturel. (OK)<br /> Le PG s'oppose au projet libéral de l'Europe des régions qui vise à la mise en concurrence des territoires et affaiblir le rôle régulateur des états. Pour le PG, l’État devrait d'ailleurs être un rempart contre la dérégulation néolibérale qui détruit les solidarités et les services publics. (OK sur le point de vue économique)<br /> Le PG rappelle son attachement à l'attribution exclusive des fonds publics à l'enseignement public. (Encore faut-il que celui-ci remplisse correctement ces missions).<br /> Le PG réaffirme son attachement à l'apprentissage par toutes et tous de la langue française dès le plus jeune âge comme garantie de la cohésion nationale (personne ne le conteste) et s'oppose à l'institution de droits particuliers pour des groupes particuliers (voir ci-dessus). Nous réaffirmons l'unité et l'indivisibilité de la République par la préservation d'un langage commun. (Pas d’objection, nous apportons un plus par l’acquisition d’une autre langue)<br /> Le PG n'est pas pour la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires car elle impose d'introduire des droits particuliers pour une catégorie de citoyens. (Mêmes commentaires que ci-dessus)<br /> Le PG est favorable à l'enseignement des langues minoritaires de manière optionnelle dans le cadre du service public d'éducation. (A condition de répondre correctement aux demandes formulées).<br /> Le PG réaffirme que le français est la langue administrative et la langue véhiculaire commune.(Evidemment) ■
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E
Les thèses " officielles " ont soutenu jusque récemment que le Français , ou l'Anglais.. ont été LES langues de la liberté pour les Peuples . Le général Lyautey (voir No de "Autrement" consacré aux Langues du Monde)avait tout compris quand il déclarait : " Une langue nationale c'est un patois ou un dialecte qui a eu LA CHANCE d'avoir une Marine , une Armée et un Etat ... ". Au Maroc la langue française de Lyautey et de son Gouvernement français n'a guère apporté ni la Liberté ni l'émancipation aux Marocain(e)s . Même si je pense,pour citer Goethe,"qu'avec la Révolution Française une ère nouvelle s'est ouverte pour l'Humanité... ".
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A
j' ai - à ma demande- rencontré JL Mélenchon à" Brest-même " . Un entretien sérieux . Bien plus sérieux qu'avec plein de représentants de la Gauche Nationale - et j'en connais PLEIN !1/ Je n'avais encore JAMAIS entendu un/e politique avouer en PUBLIC , dans un meeting comment on lui avait fait dire une " connerie ".Ce même Candidat déclare " non Diwan n'est pas une secte..." .( voir ci-dessus).Celà me satisfait-il ? Non , car car quand JL.M.dit"le français est LA langue de la Liberté " il dit- comme les Partis Hexagonaux y compris des BRETONS- une sacrée autre connerie . Et je lui ai fait remarquer que NI la St Barthélémy,NI les massacres de la Commune par les Versaillais NI la guerre 14/18 ...etc...NI les tortures des Résistants par la Gestapo et/ou la Milice n'avaient été fait en breton , en Occitan ,...ETC. OUI , le Français c'est aussi cette langue là . Et le Breton aussi . Certains de la Bezenn Perrot et d'autres ont fait la même chose en Breton,LA langue que nous , GENS de Gauche et de Droite parlons aussi ( parfois ! ) . OUI V.Hugo,Aragon,Céline, Brasillach,...PJ Hélias,X.Grall ,Sarkozy et NOUS, nous parlons (en gros ! ) la même langue.MAIS PAS LE MÊME LANGAGE.Bobby Sands et Mme Thatcher,Marti L.King et Reagan , Nelson Mandela & et son gardien (voir "Good Bye Baffana ")pareillement. DONC moi je souhaite que Mélenchon&le Front de Gauche disent des choses intelligentes sur les Langues de France , incluant celles de l'immigration . Que voulez-vous " l'Humain D'abord/An Dud da Genta " MOI ça me parle la seule langue que je connaisse : celle de la Justice , de l'Egalité et de la Fraternité,dans la Liberté à répandre ici & ailleurs . D'ar c'henta , Huelloc'h mar plij . André Le Gac . conseiller Général 29/Penn ar Bed,1989-2011, chargé du Breton
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J
Simplement pour qu'on se souvienne des propos de M Mélenchon au Sénat lors du débat sur les langues minorisées et durant lequel il a traité Diwan de secte . Voir le compte-rendu sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/cra/s200805/s20080513_4.html <br /> <br /> Et M. Mélenchon ose dire : "Ce que j'ai pu dire de Diwan, c'était lors d'un aparté sur un autre sujet et c'est un horrible malentendu. Diwan n'est pas une secte. Les sectes, je sais ce que c'est et je les pourchasse. Mais on n'a pas le droit de dire que Diwan est une secte." <br /> <br /> Un aparté ? une assemblée du Sénat ! un aparté ? c'est publié dans le JO du Sénat .... M. Mélenchon nous prend vraiment pour des attardés !<br /> <br /> <br /> Que fait donc André Le Gac dans cette galère ??
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E
Talvoudus e c'hellfe bezañ ouzhpennañ emañ Andrev ar Gag e-touez ar re a ro harp da Jean-Luc Mélenchon evit mont da zanvez-prezidant benn 2012: http://www.france3breizh.fr/actualites/a-la-une/ha-tomman-ra-melenchon-ouzh-ar-brezhoneg<br /> <br /> Ha menegiñ komzoù Jean-Luc Mélenchon diwar-benn Diwan e dielloù ar Sened: http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=s20080513_3&idtable=s20080513_3&_c=m%E9lenchon&rch=gs&de=20080513&au=20080514&dp=1+an&radio=deau&aff=sep&tri=p&off=0&afd=cvn&#eltSign0
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Le blog "langue-bretonne.org"
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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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