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Le blog "langue-bretonne.org"
17 mars 2010

Lena Louarn : ce que dit et ne dit pas la candidate

Ya_206J'ai reçu tardivement mon exemplaire de "Ya !" et je viens donc de découvrir l'interview qu'a donnée Lena Louarn à l'hebdo en breton avant le premier tour concernant sa présence sur la liste Le Drian pour les régionales.
On relève une certaine prudence dans ses déclarations, mais on devine assez bien qu'elle deviendrait, en cas d'élection, la nouvelle Vice-Présidente en charge de la politique linguistique au sein du Conseil régional. Plus que des engagements précis, on peut repérer dans ses propos des orientations et quelques indications :

1.    Elle n'adhère à aucun parti politique, mais on est venu, dit-elle, la solliciter pour prendre en charge la politique linguistique de la région.
2.    Un nouvel état d'esprit prévaut à la Région depuis ces dernières années concernant le dossier langue bretonne, et il faut poursuivre en ce sens.
3.    C'est dans tous les domaines qu'une politique linguistique doit être mise en œuvre, mais c'est un objectif à moyen ou à long terme dont on n'observera les effets que d'ici vingt ou trente ans.
4.    Il faut mieux structurer les actions linguistiques et ouvrir plus de classes bilingues : "si nous pouvons expérimenter de nouvelles méthodes de travail pour aller dans ce sens, nous aurons bien travaillé".
5.    La langue bretonne, ce n'est pas seulement l'affaire du pouvoir politique : selon la candidate, c'est aussi l'affaire de ceux qui croient en son avenir et qui s'y investissent concrètement au quotidien.
Lena Louarn ne confirme pas qu'elle deviendrait aussi, en cas d'élection, la présidente du nouvel Office Public de la Langue bretonne. Mais elle ne l'exclut pas non plus. Le premier objectif du nouvel Office, dit-elle, devra être la relance de la croissance des effectifs dans les filières bilingues.

Ya_207A noter dans ce même numéro de "Ya !" un dossier inattendu sur une double page concernant les lobbies de droite ou de gauche qui disent "non à la langue bretonne !". Un collaborateur du journal s'est infiltré sous un pseudo dans les milieux républicanistes et autres, tels que "Riposte Laïque", "La Libre Pensée" ou "L'Observatoire du communautarisme".
Ces milieux combattent les "patois" et ne veulent pas d'une reconnaissance des langues régionales sous le motif que cela mettrait en cause l'unité de la République. L'auteur de l'article a participé aux forums, fréquenté les réunions, téléphoné, créé un profil sur Facebook… Une enquête critique, que vous ne pourrez lire que… si vous savez le breton. Il y en a qui pourraient trouver ça rageant.

Commentaires
F
Je pense qu'on va arrêter là ce genre de débats, à supposer que l'on puisse considérer ce type d'invectives comme une contribution à un débat. Qu'à propos de langue bretonne, il y ait ce que je me contenterai de décrire comme de l'animosité de la part de certains à l'égard d'une école "brestoise", ce n'est pas nouveau. Ce n'est pas une raison pour l'exprimer en ces termes. Le ressentiment n'est pas forcément là où on croit le détecter. <br /> Les arguments énoncés sous forme de simplismes ou de clichés ne contribuent pas beaucoup à la discussion. J'ai lancé ce blog pour qu'il soit un lieu d'échange, d'information et d'analyse. Je veux bien que le dialogue soit vif. Mais je ne vois pas trop l'intérêt si on se limite à asséner péremptoirement des propos discutables.
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A
Proposer, demandez-vous ? <br /> <br /> Oui, car votre "petit" discours plein de ressentiments (et d'abérations : "on n'est pas au tribunal encore moins au soviet suprême" ???!!!) est bien connu depuis longtemps, c'est la doxa de l' "élite" "skolveurieg" "brudnevezienne" "brestoise" contre les méchants BZH "nationalistes aux dents longues ayant vêtu des oripeaux du tendre agneau" (!!), fabricateur d'une neo langue.<br /> <br /> Sempiternel et vain refrain (vain, malheureusement, pour l'avenir du breton - qu'a fait depuis des décennies l'école «brestoise», à part le genre de discours que vous venez de pondre ?)<br /> <br /> (Vous n'avez effectivement rien à voir avec Françoise Morvan : elle a un style d'agrégée, vous n'avez qu'un style de capésien)
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F
Voici juste quelques petites remarques que j’adresse à Alwenn :<br /> <br /> Je vous vois accourir pour ajuster le fauteuil des élites en bout de table. Je ne suggérais rien du tout concernant les tactiques politiciennes ou l'éviction d'un tel pour un autre, c'est vous qui démarrez au quart de tour et taillez des plans sur votre petite comète, cela regarde les politiques ou les élus au sens large... <br /> <br /> Quand à citer des noms, on n’est pas au tribunal encore moins au soviet suprême et je ne vais pas faire mon auto-critique, d’ailleurs c’est curieux comme personne ne songe jamais à remettre en cause chez les brittophones, pas plus d’ailleurs que chez les tenants d’un français écrit académisé que la jeunesse ne sait plus intégrer (voire échec de la réforme orthographique).<br /> <br /> Proposer, demandez-vous ? mais on a le sentiment de ne rien pouvoir proposer du tout car tout semble écrit d'avance sur la nécessaire transmutation du breton et la dépossession des gens du pays et des parlers ancrés au profit d'une langue élaborée à Rennes, jusqu'au jour où le terrain sera libre pour les nationalistes aux dents longues ayant vêtu des oripeaux du tendre agneau... ça fait longtemps qu'ils attendent la mort des badumes et ils commencent à entrevoir le bout du tunnel non sans délectation.<br /> <br /> Quant à évoquer Françoise Morvan, ralalalala que c'est petit, toujours pareil. Sponta ar brini, éloigner les oiseaux de mauvais augure. Des mots épouvantails que l’on agite, c’est commode. Il ne manque plus que le sempiternel "jacobin" pour couronner le coup de bile de Yann Emzao dans son réduit bretonniste. Qui se rend compte que c’est exactement le même procédé que « breizh atao mad da laro » jadis ? Ou bien les invectives comme « intégriste » ou « facho » aujourd’hui de la part des prétendus ennemis du breton. Devant nous c’est plutôt un océan d’indifférence mais des deux ou trois fanatiques de la république une et indivisible tiennent le haut du pavé. Morvanniste moi ? Ce n’est pas une telle classification ça qui me ferait abandonner la langue de mes ancêtres ni lui tourner le dos.<br /> <br /> Pour finir, la Bretagne telle que je la conçois aujourd’hui n’est pas issue d'un rêve fou de soldats égarés, encore moins d’une langue élaborée hors-sol selon les codes d’une famille linguistique isolée mais qui a essaimé sur un terreau nationaliste et dont l’objectif clairement affiché était la relégation puis l'annihilation du breton populaire au même titre que le français (parler roman, donc le gallo) dans une Bretagne receltisée et tournée vers le très sain nord. D’après Jean Rohou dans « fils de ploucs » par incidence, le mot « gwalarn » (d’où Roparz Hemon a tiré le nom de son mouvement littéraire) était vu par les anciens comme un vent mauvais : avel walarn, avel fall.<br /> <br /> Quant à l’avenir de la langue…voyons… eh bien, rendez-vous dans 20 ou 30 ans comme le dit Lena Louarn, il n’y aura plusqu'une poignée de bretonnants de naissance pour écouter le néo breton. Mais qui donc oserait douter qu’il sera parlé partout ? De Ouessant au Marais Breton jusque dans les boulangeries et les arrières salles de café, enfin, non car ces lieux de socialisation auront disparu pour laisser la place à des terminaux de cuisson « bara on the quick » et des fast food « Kerzudi Frited Chicken ». <br /> <br /> <br /> kenavo<br /> <br /> Franck
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A
Je ne comprends pas exactement où veut en venir Franck, et je le trouve assez injuste.<br /> <br /> 1 - La disparition (toujours inexpliquée) de J-P Thomin des listes PS avait manifestement créer un vide qu'est venu comblé Lena Louarn. Suggérez-vous qu'elle ait elle-même comploter au sein du PS pour prendre sa place ? J'ai plus que des doutes.<br /> <br /> Qui auriez-vous souhaité à la place de J-P Thomin ? Françoise Morvan ? Mais elle n'était peut-être pas volontaire. <br /> <br /> 2 - L' "Office de la langue" existe ailleurs qu'en Bretagne : au Pays Basque, etc. Le but étant je crois de donner à l'Office de Bretagne les mêmes foctionnalités que celles que possède celui du Pays Basque, notamment de jouer son rôle dans l'ouverture d'école bilingues.<br /> <br /> Que faut-il ? Supprimer l'Office et laisser l'éducation nationale s'occuper du "problème" à sang pour sang ?<br /> <br /> 3 - "On peut s'investir au quotidien ne serait-ce que par la pratique de la langue, sans avoir à endosser le calicot de l'emsaver ou militant politique ou culturel..."<br /> <br /> C'est certain qu'en exilant sur une île déserte tous ces "emsaver" et militants politiques ou culturels, les choses iraient beacoup mieux. Il faudrait demander au gouvernement une loi qui permette de procéder à cet exil, je suis certain qu'il serait d'accord.<br /> <br /> 4 - "quid des primo-locuteurs" ?<br /> <br /> Qu'est-ce que vous proposez ?<br /> <br /> 5 - la scolarisation en breton ne représente qu'une goutte dans l'eau bretonne.<br /> <br /> Chez les jeunes elle me paraît au contraire la principale source d'apprentissage de la langue<br /> <br /> 6 - il faut voir de près ce qui se passe dans le petit monde brittophone et le fréquenter pour se faire une idée.<br /> <br /> On aimerait en savoir plus. Mieux vaut des faits que des sous-entendus.
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F
Si l'alliance Europe Ecologie-UDB fait un score élevé au 2e tour on est en droit d'attendre un changement de données par-rapport à ce scénario trop bien huilé dans une success story où Lena Louarn se voudrait à la fois actrice, scénographe et réalisatrice. Ainsi elle dirigerait la politique linguistique et resterait probablement à la tête de l'office public de la langue bretonne. Elle bénéficie de plus d'un parachutage en Finistère puisque toute Rennaise qu'elle est elle a été placée sur la liste 29. <br /> <br /> On parle d'hégémonisme pour Jean-Yves Le Drian qui veut garder jalousement ses sièges dans sa famille politique, n'en va-t-il pas de même pour Léna Louarn et les cohortes de l'office de la langue bretonne qui vise à tout noyauter ??? (il faut voir de près ce qui se passe dans le petit monde brittophone et le fréquenter pour se faire une idée) <br /> <br /> Quand on entend dire que les effets de sa politique ne se feront voir que dans 20 à 30 ans, il faut se dire que le contribuable ne vise pas si loin... et puis quid des primo-locuteurs, cet horizon de 20 à 30 années correspond à la disparition du breton ancré car d'ici là le dernier primo-locuteur sera mort. Quel breton ensuite ? Nul ne peut avoir de certitudes sur la vitalité de la langue ni sur sa réacquisition par une population très largement francophone et de plus en plus amenée à l'être (la scolarisation en breton ne représente qu'une goutte dans l'eau bretonne).<br /> <br /> Pour finir on peut croire à un avenir de la langue bretonne sans être obligé de croire ne celui d'une institution publique comme l'office de la langue bretonne. On peut s'investir au quotidien ne serait-ce que par la pratique de la langue, sans avoir à endosser le calicot de l'emsaver ou militant politique ou culturel...
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Le blog "langue-bretonne.org"
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Votre blog est impressionnant autant sur le fond que sur la forme. Chapeau bas !
Un correspondant occitan, février 2020.

Trugarez deoc'h evit ho plog dedennus-kaer. [Merci pour votre blog fort intéressant].
Studier e Roazhon ha kelenner brezhoneg ivez. Miz gouere 2020. [Étudiant à Rennes et enseignant de breton. Juillet 2020].

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