Un correspondant me fait parvenir le texte suivant sur TV Breizh.

Je suis étonné de lire autant de prises de consciences alarmistes au sujet de cette fin pitoyable de la chaîne TV Breizh, dont les risques de naufrage avait pourtant été annoncé, il y a 8 ans déjà.

Dès le début de la chaîne, il était évident que TV Breizh n'était ni plus ni moins qu'une antichambre d'expérimentation, un "laboratoire à programmes" permettant d'observer le comportement des téléspectateurs vis à vis de certains programmes, dans la perspective qu'ils soient produits sur les chaînes nationales. Et ce joli cirque continue encore ! Regardez la grille de janvier 2009 ! Des magazines "people" vont être testés sur TV Breizh et seront produits ensuite, selon les résultats d'audimat, sur les chaînes nationales.
Quant aux programmes en breton, ils n'étaient pas assez rentables, visiblement. S'ils l'avaient été, ces programmes auraient été reconduits et développés, et TV Breizh aurait pris, depuis bien longtemps, son essor de chaîne régionale auquel nous aspirions tant, et le groupe France Télévision aurait essaimé le concept et créé d'autres chaînes régionales tout autour de l'hexagone, en Provence, en Occitanie, au Pays basque, dans le Nord... et jusqu'à Tahiti et Saint Pierre et Miquelon !
On a un peu l'impression que les Bretons n'ouvrent les yeux qu'aujourd'hui, comme s'ils n'avaient pas voulu les ouvrir avant, comme quand on rechigne à revenir à la réalité après un rêve trop prometteur. C'est peut-être parce que beaucoup de Bretons, de tous horizons politiques et économiques, semblaient trouver, au début, un intérêt certain à cette entreprise. J'en tiens pour preuve cet article particulièrement éloquent, publié il y a 8 ans (le 1er septembre 2000 !!) par Pierre Musso, professeur de l'université de Rennes 2. Cet article aurait dû servir d'avertissement à tous les acteurs culturels bretonnants les plus éclairés et les plus éloquents parmi les cadres de la culture, les politiques, les journalistes de radio, de télévision ou de presse écrite.
Cet article, consultable à l'adresse http://www.acrimed.org/article1165.html dressait, avec une remarquable clairvoyance, la liste détaillée des dangers qui menaçaient l'avenir de ce "bébé" dont les parrains encensaient alors le berceau de leurs plus beaux discours.
Maintenant que le vent a tourné - et bel et bien tourné - beaucoup crient au scandale. Il suffisait simplement d'être vigilant et d'agir en temps utile. On ne peut qu'admettre que le réveil soit si douloureux, à présent.

Lionel Guégan